Le parlementaire de droite qui est également le responsable du département des urgences à l’hôpital européen Georges Pompidou déclare aborder avec un « préjugé favorable » le nouvel arrivant à la tête du ministère de la Santé, cependant son jugement se fera « selon les réalisations » de ce dernier.
« C’est une personne d’exception, cependant, je suis en attente des retombées car elles doivent être significatives« , déclare jeudi 20 juillet sur 42mag.fr Philippe Juvin, représentant LR des Hauts-de-Seine, doublé d’un professeur de médecine et chef des urgences à l’Hôpital Européen Georges Pompidou, suite à l’annonce de Aurélien Rousseau comme ministre de la Santé. « Un gouvernement n’est pas un spectacle. Un gouvernement est composé d’hommes et de femmes dont nous, les membres du parlement, attendons des résultats concrets » ajoute-t-il.
franceinfo : Considérez-vous le choix d’Aurélien Rousseau comme ministre de la Santé comme un bon casting ?
Philippe Juvin : Aurélien Rousseau, je le connais car il était à la tête de l’ARS en Île-de-France quand j’étais en charge de mon service à l’hôpital Pompidou. Il s’est plutôt bien tiré d’affaire, cependant un gouvernement n’est pas une production théâtrale. Un gouvernement est formé par des hommes et des femmes dont nous, les membres du parlement, attendons des résultats. Nous les évaluerons sur leurs actions, notamment dans le domaine de la santé, en termes de l’accès des Français à des soins, à un médecin, à des médicaments innovants, sans attendre des mois avant de commencer leur traitement de chimiothérapie. C’est ce que j’attends du ministre de la Santé, même si j’aime beaucoup la personne en question.
Pensez-vous qu’il a bien géré la crise du Covid-19 en Île-de-France ?
Il y a d’autres personnes qui n’ont pas aussi bien géré la situation que lui. Je pense qu’il a plutôt bien géré la crise du Covid-19 dans cette région malgré les différents obstacles et défis. C’est une personne d’exception, cependant, je suis à l’affut de résultats conséquents et ils doivent absolument en avoir.
Quels sont les dossiers prioritaires à traiter, selon vous, pour le nouveau ministre de la Santé ?
L’un des problèmes les plus urgents à régler est sans aucun doute celui de la démographie médicale. Notre pays ne forme pas assez de médecins, d’infirmières et de pharmaciens. Nous devrions doubler le nombre de professionnels de la santé en formation, c’est le chiffre que les Anglais ont retenu alors qu’ils étaient dans la même situation que nous et ont décidé d’augmenter le numerus clausus. Parmi les problèmes essentiels, il y a aussi l’accès aux médicaments. Certains traitements très efficaces contre le cancer ne sont pas disponibles en France alors qu’ils le sont chez nos voisins. Il est impératif que les Français bénéficient de soins de la même qualité que nos voisins. S’il parvient à faire cela, il mériticera le prix Nobel de la politique.