Le président français Emmanuel Macron a annoncé un « projet de loi d’urgence » pour accélérer la reconstruction des villes touchées par les émeutes de la semaine dernière à la suite du meurtre d’un jeune de 17 ans lors d’un contrôle routier près de Paris.
S’adressant à environ 250 maires français réunis à l’Elysée mardi, Macron a déclaré que le projet de loi « supprimerait tous les retards » et accélérerait la reconstruction des villes endommagées après les émeutes, sans préciser quand le texte serait examiné.
Il a promis un soutien pour réparer les équipements de vidéosurveillance cassés, ainsi qu’une aide financière pour réparer les routes, les bâtiments publics et les écoles.
Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré mardi que le gouvernement pourrait autoriser les entreprises détruites par les émeutes à suspendre les paiements d’impôts et de sécurité sociale pendant leur reconstruction.
Maires de France, vous avez le soutien, la reconnaissance et l’estime de la Nation. Vous me trouverez toujours à vos côtés. pic.twitter.com/Iyw7vsoKsL
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 4 juillet 2023
La réunion a eu lieu alors que les autorités ont fait état d’une nuit beaucoup plus calme à travers le pays.
« Est-ce un retour permanent au calme ? a demandé Macron. « Je suis prudent, mais le pic que nous avons vu les jours précédents est passé », a-t-il déclaré.
« Nous voulons tous un ordre républicain durable… C’est la priorité absolue », a-t-il ajouté.
Émeutes et pillages
Le gouvernement a lutté contre les émeutes et les pillages depuis que Nahel M, 17 ans, a été tué par un officier lors d’un contrôle routier mardi dernier dans la banlieue parisienne de Nanterre.
Selon le ministère de l’Intérieur, les violences nocturnes dans les villes françaises ont diminué de moitié en 24 heures, avec 72 personnes interpellées mardi dans tout le pays.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que des dizaines de bâtiments avaient été endommagés – dont des attaques contre quatre bureaux de police ou de gendarmerie – mais qu’il n’y avait pas eu de blessés.
Ce mercredi, ce chiffre a été considérablement réduit à 16 personnes arrêtées et huit bâtiments incendiés ou endommagés.
#StopMortiers 🧨❌ | Saisie impressionnante par les policiers à #Paris18Porte de Clignancourt ↩️
➡️ 300 kilogrammes de mortiers d’artifices découverts dans le coffre d’un véhicule
✅ 3 interpellations
⛔️ les contrôles perdurent pic.twitter.com/hG69QRhg2H— Préfecture de Police (@prefpolice) 4 juillet 2023
Plus de 150 véhicules ont été incendiés et des centaines d’incendies se sont déclarés dans les poubelles et dans les espaces publics.
Un peu moins de 4 000 interpellations ont été opérées depuis vendredi – dont plus de 1 200 mineurs – selon les chiffres du ministère de la justice.
La mobilisation policière avait été maintenue au même niveau que les deux nuits précédentes, à 45 000 dans toute la France.
Rassemblement des maires
Les maires de toute la France ont organisé des rassemblements lundi pour demander la fin des affrontements violents.
Leur appel au « retour à l’ordre républicain » est intervenu après que le domicile du maire d’une banlieue parisienne, L’Haÿ-les-Roses, a été percuté par une voiture en feu, provoquant une indignation généralisée.
Dans un tweet du jour au lendemain, Macron a remercié policiers, gendarmes et pompiers pour leur « mobilisation extraordinaire ces dernières nuits », après avoir rencontré des policiers.
Lors de la réunion des maires, Macron espérait « entamer le travail minutieux et de longue haleine nécessaire pour comprendre les raisons profondes qui ont conduit à ces événements », a déclaré un responsable du bureau du président.
Le président français a également ouvert un certain nombre de projets à plus long terme, du logement à la décentralisation, en passant par la justice des mineurs et l’éducation, sans entrer dans les détails.