Le président Emmanuel Macron a déclaré lundi que la France avait besoin d’un retour à l’autorité « à tous les niveaux » en réponse aux récentes émeutes déclenchées par la fusillade policière d’un adolescent.
S’exprimant à la télévision nationale lors d’un déplacement dans le territoire français d’outre-mer de la Nouvelle-Calédonie lundi, Macron a condamné « l’incendie d’écoles, de mairies, de gymnases et de bibliothèques » et « la violence des pillages », qui ont eu lieu dans plusieurs villes de France.
« L’ordre doit prévaloir »
Les émeutes ont été précipitées par le meurtre de Nahel M. (17 ans) par la police lors d’un contrôle routier le mois dernier.
Au cours des manifestations, beaucoup ont accusé le gouvernement de laisser s’envenimer une culture de racisme institutionnel au sein des forces de police.
Macron, a ajouté lors de l’interview que la France « doit investir massivement dans notre jeunesse pour lui donner un cadre », mais il a également ajouté que « l’ordre doit prévaloir. Il n’y a pas de liberté sans ordre ».
Interview au 13h de TF1 et de France 2 depuis la Nouvelle-Calédonie. https://t.co/aekE9VRd0x
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 24 juillet 2023
Il a ajouté : « Notre pays a besoin d’un retour à l’autorité à tous les niveaux, à commencer par la famille ».
Le président a également réitéré sa précédente critique du rôle des réseaux sociaux lors des émeutes et des pillages, affirmant qu’un « ordre public numérique » était nécessaire « pour arrêter les excès ».
Il a déclaré que de nombreux jeunes utilisaient les médias sociaux pour organiser des rencontres et des émeutes, et même « pour entrer en compétition les uns avec les autres » pendant les émeutes.
Sur les quelque 1 300 personnes poursuivies pour leur rôle présumé dans les émeutes, près de la moitié ont moins de 18 ans.
La violence urbaine la plus intense depuis 2005 a déclenché un débat sur l’ordre public, l’immigration, le racisme et la brutalité policière.
Divisions profondes
Suite à un remaniement de son cabinet, Macron a prévenu la semaine dernière que les émeutes avaient mis en lumière « un risque de fragmentation, de divisions profondes » en France.
Il y a un « besoin d’autorité et de respect », a-t-il déclaré au conseil des ministres de vendredi, et a demandé au nouveau gouvernement « de tirer les leçons de ce qui s’est passé et d’apporter des réponses solides ».
La Nouvelle-Calédonie est la première étape du voyage de Macron dans le Pacifique, qui comprend également le Vanuatu et la Papouasie-Nouvelle-Guinée et au cours duquel il devrait présenter une « alternative française » pour une région marquée par les tensions sino-américaines, a annoncé la semaine dernière son bureau.
En vol vers la Nouvelle-Calédonie, accueilli par nos Rafale qui confirment que la France est une puissance de l’Indo-Pacifique ! pic.twitter.com/yj8r1PHOMi
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 24 juillet 2023
(Avec les agences de presse)