Le placement en garde à vue d’un policier français dans la ville de Marseille a suscité une nouvelle polémique, quelques semaines après de violentes émeutes, la gauche claquant un appel des préfets de police pour la libération du policier.
La France a été secouée par plus d’une semaine d’émeutes qui ont commencé le mois dernier à la suite du meurtre de Nahel Merzouk, 17 ans, par un policier lors d’un contrôle routier à l’extérieur de Paris. L’officier a été inculpé et emprisonné dans l’attente de son procès.
Lors de l’incident à Marseille, un homme nommé Hedi, 21 ans, dit avoir été battu par quatre ou cinq hommes qu’il a identifiés comme des policiers lors de troubles dans la ville au début du mois.
Il dit avoir également été touché à la tête par une balle explosive tirée par la police. Il a subi une intervention chirurgicale et est maintenant rentré chez lui mais risque de perdre la vue d’un œil, a déclaré son avocat.
Quatre policiers ont été inculpés la semaine dernière pour cet incident, dont l’un a été placé en détention provisoire avant le procès.
« Le fait de savoir qu’il est en prison m’empêche de dormir », a déclaré le chef de la police nationale française, Frédéric Veaux, dans une interview au Le Parisien journal paru lundi.
« D’une manière générale, je pense qu’en amont d’un éventuel procès, un policier ne devrait pas être en prison, même s’il a pu commettre des fautes graves dans l’exercice de son travail », a-t-il ajouté.
Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, a tweeté que il partageait la position de Veaux.
Manifestation policière
Selon une source syndicale, qui a requis l’anonymat, plusieurs centaines de policiers marseillais se sont mis en arrêt maladie en signe de protestation contre la détention du policier.
D’autres ont répondu à l’appel du syndicat Unité SGP Police et se sont mis sous le soi-disant « code 562 » ce qui signifie qu’ils ne répondent qu’aux missions d’urgence et essentielles.
Mais le dirigeant de France insoumise (LFI), de gauche dure, Jean-Luc Melenchon, a déclaré que les dirigeants français refusaient d’appeler la police « à respecter la loi » et que la police avait plutôt reçu le feu vert pour « faire la guerre ».
« C’est extrêmement grave, toute la hiérarchie policière se place au-dessus de la justice et des règles de la détention provisoire », a ajouté le chef du Parti socialiste Olivier Faure.
« Ce qui est en jeu ici, c’est la démocratie et le respect de l’Etat de droit. Le Parlement doit être convoqué de toute urgence », a-t-il ajouté.
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