Les organisateurs des Jeux Olympiques se lancent dans une course contre la montre pour améliorer l’accès aux personnes handicapées dans la ville hôte de Paris, à seulement un an du début des Jeux paralympiques de 2024. Le temps presse également pour achever la construction des sites et des installations sportives nécessaires pour accueillir quelque 4 500 paralympiens et leurs familles.
Les épreuves paralympiques, qui se dérouleront deux semaines après les Jeux olympiques, se dérouleront dans des sites de la région parisienne. Ils comprennent des sites prestigieux comme le Stade de France, Roland-Garros, le Champ-de-Mars, le Grand Palais et la Tour Eiffel, mais aussi des salles plus petites.
Alors que les organisateurs ont cherché à faire de Paris 2024 des « Jeux inclusifs et accessibles », fournir des transports accessibles aux 350 000 navetteurs handicapés attendus dans la capitale française pour les Jeux Paralympiques reste un défi.
Construire les infrastructures nécessaires n’est pas le problème, déclare Jérôme Rousseau, qui dirige Novosports, une ONG française dédiée à la promotion du sport inclusif.
« Le plus gros problème, c’est la mobilité : comment se déplacer en RER et en métro », a-t-il déclaré à 42mag.fr, ajoutant que la question de l’accessibilité est aussi une question politique.
« Les paralympiens veulent faire du sport – mais comment arrivent-ils là où ils veulent ? Nous accueillons favorablement les Jeux Paralympiques, mais tout doit être accessible.
« Nous vivons toujours dans une société discriminatoire (…) l’Etat, la région, la ville, n’ont jamais autant investi mais nous sommes très loin des résultats que nous attendons en tant qu’usager », Michael Jeremiasz, quadruple médaillé paralympique en tennis-fauteuil et chef de mission pour Paris-2024, a déclaré lundi en conférence de presse.

Métro interdit
La plupart des stations du métro parisien ne sont pas accessibles aux personnes à mobilité réduite, qui sont contraintes de supporter des temps d’attente plus longs en utilisant la flotte de bus de la ville, moins fiable et dépendante des conditions de circulation.
Le comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques reconnaît que les infrastructures de transports publics seront insuffisantes pour répondre aux besoins des visiteurs handicapés dans toute la région parisienne.
Pour pallier ce manque, des navettes seront mises à disposition pour transporter les personnes entre les grandes gares parisiennes et les différents sites paralympiques.
Le gouvernement a également promis d’augmenter le nombre de taxis adaptés aux fauteuils roulants de 200 à 1 000. Les zones de stationnement et de dépose à proximité des sites de compétition seront réservées aux personnes handicapées.
La régie des transports Île-de-France Mobilités a assuré que des travaux étaient en cours pour améliorer la situation – mesures telles qu’une meilleure signalisation, balises sonores, bandes de guidage sur les trottoirs – afin que tous les quais de la SNCF du Grand Paris soient accessibles d’ici 2025.
« Cent pour cent des lignes de tramway et des RER A et B sont déjà là et, d’ici janvier 2024, cela concernera toutes les lignes de bus de la région », a déclaré à France 24 le vice-président de la collectivité, Grégoire de Lasteyrie.
« C’est plus complexe pour le métro. Le réseau est centenaire et certaines stations sont impossibles à changer. »
Mais d’ici 2024, dit-il, 18 stations seront accessibles. Cela ne représente que 5 pour cent du réseau métropolitain total.
Choc des cultures
Andrew Parsons, président du Comité international paralympique (CIP), parle déjà de Jeux « spectaculaires ».
« Il est important que le changement ne s’arrête pas après la cérémonie de clôture », a déclaré Parsons à l’AFP. « Il n’existe aucun événement sur cette planète qui puisse résoudre tous les problèmes, mais ce sera un catalyseur », dit-il.
La maire de Paris Anne Hidalgo s’attend à un « choc culturel » qui permettra d’avancer.
Les Jeux olympiques de Paris 2024 se déroulent du 26 juillet au 11 août, suivis des Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre.