Journalistes du journal phare du dimanche français, Le Journal du Dimancheont mis fin à une grève de 40 jours après avoir protesté sans succès contre la nomination d’un rédacteur en chef affilié à l’extrême droite.
Le personnel était en grève depuis fin juin pour protester contre la nomination de Geoffroy Lejeune, l’ancien patron du magazine Valeurs Actuellesqui a courtisé la controverse avec des couvertures anti-immigrés et a été condamné à une amende pour insulte raciste en 2022.
Lejeune a ouvertement soutenu le candidat présidentiel d’extrême droite Eric Zemmour, un ancien expert de la télévision qui s’est présenté aux élections françaises d’avril 2022 sur une plateforme anti-islam et anti-immigration.
Les groupes de défense de la liberté de la presse et le gouvernement français avaient exprimé des réserves sur la nomination de Lejeune, la ministre de la Culture du président Emmanuel Macron, Rima Abdul Malak, se disant alarmée par le risque pour les « valeurs » françaises.
« Salle de presse vide »
Les propriétaires Lagardère et l’association des journalistes (SDJ) ont confirmé qu’un accord avait été conclu pour mettre fin à la grève de 40 jours, qui a empêché le journal, connu sous le nom de Le JDD, de se rendre dans les kiosques pendant six week-ends consécutifs.
Les journalistes du journal, un pilier du paysage médiatique français réputé pour sa couverture politique, ont déclaré que l’accord pour mettre fin à la grève est intervenu alors qu’il devenait clair que Lagardère procéderait à la nomination de Lejeune, ajoutant que cette décision inciterait de nombreux journalistes à partir.
« Si nous avons réussi à braquer les projecteurs sur l’indépendance des rédactions, nous n’avons pas gagné contre notre actionnaire », a déclaré l’association des journalistes. dit dans un communiqué.
« Aujourd’hui, Geoffroy Lejeune prend ses fonctions. Il trouvera une rédaction vide. »

Lagadère a déclaré qu’il se félicitait de l’accord et que le site Web du JDD reviendrait mardi et l’édition imprimée à partir de la mi-août.
« L’accord prévoit également la mise en place de mesures d’accompagnement pour les journalistes qui souhaitent quitter la rédaction », a ajouté le groupe dans son communiqué.
Empire médiatique
La polémique a éclaté alors que le milliardaire Vincent Bolloré est en train d’acquérir le groupe Lagardère, également propriétaire du magazine Paris Match et de la radio Europe 1, après une OPA réussie.
Bolloré, un catholique conservateur, a progressivement étendu son empire aux chaînes de télévision, dont la chaîne d’information en continu CNews, qui a été rebaptisée et la plupart de son personnel remplacé après une longue grève.
Depuis, il s’est davantage tourné vers la droite avec des commentaires anti-immigration et purs et durs sur la loi et l’ordre faits par certains de ses animateurs de talk-shows qui enflamment régulièrement les utilisateurs des médias sociaux.
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