En surface, le dialogue entre le Sénat et le gouvernement pourrait être perçu comme interrompu, mais en réalité, dans les coulisses du Palais du Luxembourg, les discussions n’ont jamais vraiment cessé.
Pérennité et constance : le lendemain des élections sénatoriales
Le mot de l’ordre après les élections sénatoriales, qui se sont déroulées le lundi 25 septembre, a clairement été la stabilité. Les résultats obtenus ce jour-là ont en effet souligné la présence dominante de la droite au sein de la Chambre haute, tout en mettant en lumière les défis rencontrés par les partisans de Macron. De plus, ces élections ont vu le retour du Rassemblement national au Palais du Luxembourg, avec ses trois représentants élus.
S’appuyant sur ces résultats, la droite et les centristes, qui dirigent la majorité sénatoriale, auront la tâche de voter sur le très délicat texte du gouvernement sur l’immigration dans les semaines à venir. Officiellement, des négociations entre le Sénat et le gouvernement vont pouvoir recommencer. Pourtant, dans les coulisses, ces négociations n’ont jamais vraiment cessé. Selon des informations obtenues par 42mag.fr, un consensus est proche d’être atteint sur l’article le plus disputé du texte: le titre de séjour pour les professions en tension.
« Chacun en sortira avec sa dignité intacte »
Dans la discrétion des couloirs du Palais du Luxembourg, chacun a dû faire des concessions. Les centristes, en faveur du titre de séjour pour les professions en tension, admettent qu’une loi n’est pas nécessairement requise pour la mise en œuvre de la mesure. Des textes réglementaires, donnant une marge de manœuvre aux préfets, peuvent suffire. Chez les représentants de la droite, on est de cet avis : « Cela ne bouleverse rien, et tout le monde en sortira avec sa dignité intacte« , se veut rassurant un sénateur.
Néanmoins, cette mesure est devenue un emblème pour presque tous les partis. « Nous sommes entourés de restrictions« , plaisante un député. La droite souhaiterait donc éliminer l’article en question, tandis que les centristes préféreraient juste l’ajuster. Dans les deux cas, cela risque de trouver des oppositions à l’Assemblée, où la droite se bat contre cette mesure, la majorité la soutenant. Peu importe qu’une loi ne modifie rien : la question est emblématique, et il est fort possible que le Sénat reporte en définitive la décision au gouvernement.