Dans un avertissement lancé par Adel Louafi, président du syndicat national de la chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, les plateformes ont été mises en garde contre les risques encourus avec les comptes sur les réseaux sociaux qui proposent des injections de botox illégales.
« Une action est nécessaire de la part des réseaux sociaux », déclare Adel Louafi, chirurgien esthétique à Paris et président du syndicat national de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, lors de son intervention sur franceinfo le mercredi 13 septembre. Deux sœurs sont jugées le même jour à Valenciennes pour avoir pratiqué des injections illégales de botox et d’acide hyaluronique sur des centaines de clients, parmi lesquels au moins 30 sont parties civiles. Les prévenues proposaient ces actes sur les réseaux sociaux.
Le docteur Louafi déplore le fait que ces personnes qui proposent des injections illégales « agissent en toute impunité sur les réseaux ». Le syndicat national de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique a déjà alerté les plateformes, en particulier Instagram, et a réussi à fermer un certain nombre de comptes d’injectrices illégales. Néanmoins, ils demandent aux dirigeants des réseaux sociaux d’être beaucoup plus proactifs sur le sujet et de prendre l’initiative de fermer les comptes qui ne sont clairement pas ceux de deux médecins.
Selon le docteur Louafi, il y a un enjeu de santé publique. « Depuis 2018, on observe une explosion de complications graves liées à ces pratiques que nous n’avions jamais vues en France. » Il établit un lien avec la montée en puissance des influenceurs. « D’après un sondage réalisé au niveau du Syndicat national de chirurgie plastique, 60 % des chirurgiens esthétiques ont constaté des complications liées à des injections illégales et plus d’un quart ont dû faire face à des complications graves, c’est-à-dire des complications nécessitant une hospitalisation ou susceptibles de laisser des séquelles à vie », alerte-t-il. Le docteur Louafi affirme avoir personnellement traité des dizaines de patientes avec des complications résultant d’injections illégales et précise qu’il a dû en hospitaliser six.
Le président du syndicat national de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique soulève également le fait que malheureusement, les victimes, en particulier les plus gravement touchées, n’osent souvent pas porter plainte par peur du jugement et de la honte.