« Le meilleur moyen de réduire les conflits est de ne pas en initier », met en évidence le chef du Cese, Thierry Beaudet.
Réaliser un référendum sur la question migratoire serait inopportun, affirme le président du CESE
Dans un courrier daté du lundi 11 septembre et adressé à Emmanuel Macron, Thierry Beaudet, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), se prononce en désaccord. Ceci fait suite à la missive du Président, suite aux « rencontres de Saint-Denis », exprimant une disposition à étendre l’usage du référendum à diverses thématiques, y compris la question de l’immigration.
Emmanuel Macron, une semaine après une discussion éreintante de douze heures, avait avancé jeudi aux leaders des différents partis politiques quelques recommandations pour un usage élargi du référendum. Celui-ci pourrait potentiellement toucher le thème de l’immigration après une modification de la Constitution. Le Président précisait que la thématique de l’immigration « ferait l’objet d’une part d’un débat au Parlement au cours de cet automne via le projet de loi du gouvernement, et d’autre part grâce à la question du référendum et des possibles modifications constitutionnelles ».
Pour le président du CESE, « la façon la plus efficace de réduire les dissensions consiste à ne pas en instiguer davantage ». « C’est pourquoi, d’après lui, un référendum concernant l’immigration serait néfaste ».
« Les référendums permettent de trancher des questions, pas de les élaborer en groupe et encore moins de les éclaircir. »
Thierry Beaudet, président du CESEpour franceinfo
« Quels seraient les effets d’une campagne référendaire sur ce sujet dans un environnement politique et médiatique si clairement polarisé, sinon d’exacerber les passions ? », interroge-t-il ensuite, en plaidant pour « un indispensable débat public » à ce sujet, « fondé sur des faits et non des opinions, qui n’a jamais eu lieu chez nous ».