La décision du gouvernement d’autoriser la vente déficitaire de carburant a-t-elle été précipitée ? Les petites stations-service expriment des préoccupations quant à cette mesure et les grandes entreprises du secteur ne semblent pas non plus favorables à cette démarche. Ces dernières envisagent de conserver, au maximum, une stratégie de vente alignée sur le coût de revient.
Le gouvernement envisage de permettre la pratique de la vente à perte en ce qui concerne le carburant à partir du 1er décembre, dans le but de réduire le coût du carburant à la pompe. Cependant, cette idée ne fait pas l’unanimité auprès des grandes enseignes de distribution. « Nous n’allons pas vendre à perte, nous continuerons plutôt à réaliser des opérations de vente au prix de revient. Si je commence à vendre à perte, cela aurait pour effet de déstabiliser l’équilibre des filières et de compromettre l’équité territoriale », a déclaré avec fermeté Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour.
Difficultés du gouvernement à faire accepter son projet
Du côté du PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, la position est la même. « 1,99 € est un plafond, la stratégie de TotalEnergies sera respectée », a-t-il assuré face aux caméras de l’émission Quotidien. Il reste cependant possible pour le gouvernement de persuader les poids lourds de la grande distribution. La vente à perte demeurera une option : il est probable que les distributeurs continuent de privilégier la vente à prix coûtant, une pratique déjà en cours.