En 2022, le nombre d’avortements médicamenteux en France a atteint son plus haut niveau depuis 1990, grâce à une démarche simplifiée pour les femmes souhaitant interrompre une grossesse non désirée.
L’année dernière, 234 300 avortements ont été recensés en France, dont 218 400 en métropole, selon une étude publiée mercredi par l’agence publique de la statistique Drees.
Ce chiffre est en hausse après deux années de baisse due à la pandémie de Covid-19.
La plupart des procédures étaient des avortements médicamenteux, pratiqués en dehors de l’hôpital. Il s’agissait le plus souvent de femmes âgées de 20 à 29 ans.
Alors que le délai pour avorter a été allongé de 12 à 14 semaines de grossesse début 2022, ces avortements dits « tardifs » ne représentent que 20 % des 7 000 interventions supplémentaires enregistrées en un an.
Processus simplifié
D’autres mesures ont simplifié la démarche pour les personnes souhaitant avorter.
Depuis 2021, ils n’ont plus à payer d’avance des tests et procédures qui coûtent plusieurs centaines d’euros.
Ils peuvent également demander l’anonymat et réaliser l’ensemble du processus par vidéo-consultation, en prenant les médicaments à domicile. La pratique, autorisée lors du premier confinement en 2020, a été étendue.
En 2022, il y a eu 144 600 avortements à l’hôpital et 89 600 avortements hors hôpital, y compris ceux réalisés par vidéoconsultation et les avortements chirurgicaux dans les centres de santé.
📅 C’est la journée mondiale du droit à l’#avortement.
En France, l’#IVG est possible pour tous les #femmes qui souhaitent interrompre leur grossesse, qu’elles soient majeures ou mineures ✅
Quel délai légal ? Quelles modalités ? ⤵ pic.twitter.com/z9NjSYo2fe
— Ministère de la Santé et de la Prévention (@Sante_Gouv) 28 septembre 2023
Les avortements médicamenteux en hausse
L’étude souligne que ce sont principalement les avortements médicamenteux qui sont en augmentation.
Celles-ci représentaient près de huit procédures sur dix en 2022, soit 78 pour cent. Cela se compare à 68 pour cent des avortements en 2019 et à 31 pour cent en 2000.
Cela fait suite à un changement de règle en 2020 qui permet désormais aux femmes de choisir un avortement médicamenteux jusqu’à neuf semaines après le début de leur grossesse, au lieu de sept semaines.
Un peu plus de la moitié de tous les avortements médicamenteux ont été pratiqués à l’hôpital. Dans 44 pour cent des cas, elles ont eu lieu dans un cabinet privé et dans 5 pour cent dans une clinique ou un centre de santé sexuelle.