Près d’un Français sur cinq vit endetté, révèle une enquête publiée mercredi par le Secours Populaire, avertissant que la faim devient « un problème majeur ».
Dans son bilan annuel qui coïncide avec le lancement d’une campagne dite « Pauvreté Précarité », le Secours Populaire a déclaré que les comptes bancaires de 18 % des Français étaient en retard de paiement.
Si les cartes de crédit sont rares en France, la plupart des banques proposent des facilités de découvert autorisées qui permettent aux comptes d’avoir un solde négatif sans encourir de frais.
Des coûts en hausse
Un nombre croissant de personnes rencontrent des difficultés à payer leurs dépenses alimentaires, énergétiques, ainsi que certains actes médicaux mal remboursés par la sécurité sociale, indique le Secours Populaire.
Près des deux tiers des ménages dont le revenu mensuel net est inférieur à 1.200 euros étaient en difficulté.
« La situation financière des Français a continué de se dégrader cette année », a déclaré le Secours Populaire à propos de l’enquête de cette année, réalisée par l’institut d’enquête Ipsos.
Un tiers des personnes interrogées ont déclaré que leurs revenus leur permettaient seulement de joindre les deux bouts, tandis que 58 pour cent ont déclaré qu’ils avaient, à un moment donné, eu le sentiment d’être au bord de la pauvreté.
Urgence de la faim
Face à une inflation galopante, 94 % des Français déclarent rechercher des réductions et des promotions lors de leurs courses.
Soixante-douze pour cent des personnes interrogées déclarent ne plus acheter de viande, tandis que plus de la moitié ne prennent plus trois repas par jour.
« La question de la faim intervient à nouveau dans la vie quotidienne de millions de familles françaises », a déclaré à 42mag.fr la secrétaire générale du Secours Populaire, Henriette Steinberg, ajoutant que le risque de pauvreté était « une question d’urgence ».
L’avertissement du Secours Populaire intervient après qu’une importante organisation caritative d’aide alimentaire, les Restos du Cœur, a déclaré qu’il était devenu de plus en plus ingérable de fournir de l’aide aux personnes dans le besoin.
L’association, financée par des dons ainsi que par des fonds de l’État français et de l’Union européenne, estime qu’elle a besoin de 35 millions d’euros supplémentaires en plus de son budget annuel actuel de 200 millions d’euros pour éviter de tomber dans le rouge cette année.
On estime qu’entre 2 et 4 millions de personnes en France dépendent d’une forme ou d’une autre d’aide alimentaire, un chiffre qui a augmenté à chaque crise des 15 dernières années – d’abord l’effondrement bancaire de 2008, puis le Covid-19, et maintenant l’inflation.