Le ministre de la Justice a exprimé son mécontentement face aux allégations du leader du Rassemblement national, faisant référence à des lacunes dans la supervision de l’individu principalement mis en cause dans l’agression d’Arras. Jordan Bardella a sollicité le départ du dirigeant de la politique intérieure. « Il n’est pas possible de garder un œil sur chaque personne soupçonnée », insiste Eric Dupond-Moretti.
Dupond-Moretti critique l’exploitation politique de la récente attaque à la lame d’Arras par le Rassemblement national
Éric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, a exprimé son mécontentement le dimanche 15 octobre sur France Inter face aux commentaires politiques concernant la récente attaque à l’arme blanche survenue à Arras. En s’adressant spécifiquement à Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, il a regretté que ce dernier ait utilisé cette période de pensée sérieuse et d’émotion intense pour faire de la politique de petite taille.
Bardella a demandé la démission du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, accusant son département de manquements dans le suivi du principal suspect de l’attaque, qui est fiché S. L’attaque en question s’est déroulée vendredi à Arras.
Il y a des niveaux différents de dangerosité chez les individus fichés S, explique Dupond-Moretti
La discussion sur cette question a amené le garde des sceaux à donner une explication plus détaillée de la façon dont fonctionne le système de surveillance des fichés S. Il a insisté sur le fait qu’il y a différentes manières d’évaluer le niveau de dangerosité de ces individus. Par exemple, un jeune de 20 ans sans condamnation préalable, qui a été fiché S simplement parce qu’il est en contact avec son frère, peut ne pas représenter une menace immédiate. Lorsqu’une telle personne est contrôlée par les autorités, elle peut se révéler inoffensive et ne pas avoir d’arme avec elle. Cela pose un dilemme pour les forces de l’ordre, qui ne peuvent pas surveiller en permanence chaque individu potentiellement suspect.
Moment de deuil et non de débat selon le ministre de la justice
Le ministre de la Justice a souligné que l’heure était au deuil et à la réflexion, plutôt qu’à la controverse. Il a remarqué que les personnes qui cherchent à susciter la polémique ne se réjouissent jamais lorsque des attaques sont évitées. En effet, 43 attaques ont été déjouées dans notre pays, mais M. Bardella n’a pas été entendu louer le ministre de l’Intérieur pour le travail accompli afin de protéger les citoyens.