Un groupe de représentants d’EEVL s’est rendu au plus haut point de l’élevage à Cournon-d’Auvergne, non loin de Clermont-Ferrand, dans le but d’interagir avec les agriculteurs et d’essayer de les séduire.
Dans le cadre des premières universités axées sur l’écologie rurale, qui se déroulent du 6 au 8 octobre dans la Drôme, des représentants du parti EELV ont participé au Sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne pour débattre avec des ruraux.
L’eurodéputé à la volumineuse moustache, Benoît Biteau, se frayait un chemin dans les allées remplies de foin et de bouses décomposées. Il s’est finalement approché d’un éleveur surveillant sa vache. L’éleveur, David, a affiché une certaine méfiance lorsqu’on a évoqué les écologistes, soulignant qu’il faut savoir discerner différents types d’écologistes.
Anthony, un autre éleveur, a exprimé son ressentiment envers les écologistes en disant : « Ils nous critiquent constamment et sont pourtant les premiers à utiliser l’avion. »
Benoît Biteau a essayé de rassurer l’agriculteur en soulignant certains objectifs des écologistes. Il a évoqué le souhait des écologistes de protéger la qualité de la viande et du lait du pays ainsi que les producteurs locaux face aux importations de Nouvelle-Zélande, se demandant si cette démarche faisait d’eux des ennemis.
Cependant, il semble que la tâche de convaincre soit plus difficile que prévue. Pour Patou et Anthony, qui élèvent des vaches limousines, les écologistes sont toujours prêts à les critiquer, tout en étant les premiers à prendre l’avion. Ils estiment qu’il est important d’avoir une souveraineté alimentaire et de garantir une production locale, refusant de comparer l’agriculture actuelle à « la ferme des mille vaches ».
Le regard tourné vers Sandrine Rousseau
Benoît Biteau souhaitait « déconstruire » cette image négative associée aux écologistes, critiquant explicitement Sandrine Rousseau sans la nommer. Il a insisté sur le fait qu’il n’a jamais été question chez les écologistes d’abolir l’élevage et que les sorties médiatiques occasionnelles de certains n’engagent pas l’ensemble des écologistes. Il a fait savoir que de telles déclarations peuvent nuire à leur relation avec le monde agricole.
Marie Pochon, députée de la Drôme, est aussi très au fait des réalités du monde rural étant elle-même issue d’une famille d’agriculteurs. Elle pense que culpabiliser individuellement les personnes n’est pas une bonne stratégie pour induire un changement. Selon elle, il est nécessaire de savoir comment accompagner une réduction de consommation de manière à ce qu’elle soit qualitative et qu’elle garantisse une meilleure rémunération pour les agriculteurs. La députée déplore que le système actuel est en train de s’effondrer et que plutôt que de chercher des solutions, certains dirigeants et représentants de la profession choisissent de se détourner du problème en pointant du doigt les écologistes.
Les écologistes estiment que l’État ne fait pas assez pour accompagner la transition vers un modèle moins intensif. Ce modèle ne représente que 3% de l’élevage, mais concerne 60% des animaux.