Jeudi dernier, les dirigeants du Parti communiste français et du Rassemblement national ont parcouru les allées de la foire agricole qui se tenait non loin de Clermont-Ferrand. Chacun d’entre eux prétend entretenir une relation privilégiée avec les agriculteurs.
Fabien Roussel, le dirigeant du Parti communiste français, met les mains à la pâte dans le domaine de l’agriculture : il saisit de manière ludique la fesse d’un bovin de race limousine. « Si l’on peut la pincer facilement, cela signifie que la viande est de bonne qualité. Si cela s’avère difficile, cela veut dire que la viande est trop dure, donc pas bonne » explique avec entrain le leader communiste, faisant part de son expertise le jeudi 5 octobre, lors du sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne, près de Clermont-Ferrand, une scène habituée à accueillir des personnalités politiques à l’image du Salon de l’Agriculture.
La bataille pour les élections européennes est déjà lancée, avec ce premier face-à-face. Coïncidence du timing, Fabien Roussel fait sa visite le même jour que Jordan Bardella, candidat en tête de liste du parti Rassemblement national lors du scrutin européen, avec une lutte à distance entre les deux protagonistes.
Pas de salutations directes
Le leader du Parti communiste français a l’intention de s’exprimer dans un langage franc et direct pour faire progresser ses idées et combattre le Rassemblement national, de plus en plus soutenu par les agriculteurs. « Le Front national, aujourd’hui Rassemblement national, milite pour la sortie de l’Union européenne », tient à rappeler Fabien Roussel. « Les conséquences en seraient une réduction du budget de l’Union européenne consacré à la politique agricole commune (PAC). De notre côté, nous voulons un renforcement de la PAC. Je l’affirme à qui veut l’entendre : ils sont fourbes, des imposteurs, avec un discours ambigu qui trompe le secteur agricole ».
Quelques allées plus loin, Jordan Bardella, le dirigeant du Rassemblement national, affirme pourtant qu’il n’a pas l’intention de quitter l’Europe et rétorque. « Il est certes agréable de déguster de la viande, mais M. Roussel s’allie à l’Assemblée nationale avec les écologistes, dans le cadre de la Nupes, une organisation qui fait la guerre à nos agriculteurs, à notre agriculture, qui favorise l’éco-terrorisme et des groupes violents qui s’attaquent physiquement à nos éleveurs. M. Roussel devrait faire preuve d’un peu plus de cohérence ».
Il n’y a eu aucun échange de poignée de main entre les deux hommes. Le leader communiste choisit même de faire demi-tour lorsqu’il apprend que le poulain de Marine Le Pen se trouve à proximité.