Le leader du parti Les Républicains exprime également son opposition face au projet de loi sur l’immigration, et il n’écarte pas l’idée de proposer une motion de censure si le gouvernement cherche à imposer la loi de manière autoritaire.
Dans le contexte des débats budgétaires sur le projet de loi de finances qui auront lieu le mercredi 25 octobre, Éric Ciotti se prépare à « défendre un amendement ». Son objectif est de réduire de moitié le milliard d’euros de subventions alloué aux associations actives dans les secteurs de « l’immigration, de l’asile et de l’intégration ».
Sur France Inter, le président des Républicains et député des Alpes-Maritimes a expliqué qu’il envisage de mettre fin au soutien financier des associations qui, selon lui, « portent atteinte à l’État ».
L’élu pense qu’il est nécessaire de faire une distinction parmi les associations car, souligne-t-il, certaines « fournissent un travail honnête et altruiste d’intégration ». Il cite en exemple celles qui apportent leur assistance « aux réfugiés arrivant d’Ukraine et qui ne créent aucun problème ».
Des procédures abusives qui entravent les expulsions
Le président des Républicains déplore ce qu’il qualifie de système « absurde », « illogique et totalement schizophrénique », dans lequel « l’État finance des associations qui ensuite s’attaquent à l’État ». Éric Ciotti clarifie : la France a du mal à expulser « des personnes qui n’ont plus leur place sur notre territoire, y compris des délinquants, en raison de procédures abusives qui peuvent s’étendre sur plusieurs années. Et ces procédures, elles sont alimentées par ces associations qui sont financées par l’État ».
Éric Ciotti critique le fait que la France alloue « un milliard [d’euros] pour les associations » qui soutiennent les migrants et « dix fois moins pour les expulsions ».
Un projet de loi sans concertation
Alors que le projet de loi immigration sera débattu au Sénat à partir du 6 novembre, le président des Républicains affirme sur France Inter que aucune « consultation n’a été initiée par la Première ministre ou le ministre de l’Intérieur ». Éric Ciotti indique qu’il y a eu « un échange entre le président du groupe LR au Sénat [Bruno Retailleau] et la Première ministre », Elisabeth Borne.
Si le gouvernement déclenche l’article 49.3 de la Constitution, tout en conservant cet article 3, Les Républicains « déposeront une motion de censure ».
Les Républicains rejettent un texte présenté à des fins de communication
Le président des Républicains n’est pas d’accord avec l’analyse du ministre de l’Intérieur, qui a défendu le « texte le plus ferme » depuis 30 ans. « A chaque fois, on nous présente la loi la plus sévère et la plus rigoureuse. Ce projet de loi sur l’immigration est un outil de communication », rétorque Éric Ciotti.
Il soutient que la position des LR est claire : « Si nous ne modifions pas notre Constitution, rien ne changera ». Éric Ciotti ajoute : « Il y a eu 23 lois contre l’expansion de l’immigration en 20 ans. Elles ont toutes été impuissantes, se heurtant à des règles internationales, à des conventions, à des jurisprudences de nos plus hautes juridictions [la Cour de cassation, le Conseil d’Etat, le Conseil constitutionnel] ».