Le dirigeant national convie tous les leaders politiques pour une réunion le jeudi 12 octobre afin de discuter de l’état des choses au Moyen-Orient, avant de s’adresser au public lors d’une diffusion télévisée à 20 heures. L’objectif du président est d’essayer de calmer les tensions du débat public.
Dans un cadre lié au conflit entre Israël et le Hamas, Emmanuel Macron a convoqué les dirigeants de partis politiques à l’Élysée le jeudi 12 octobre. Il a ensuite pris la parole devant les Français à 20 heures lors d’une intervention télévisée, dans le but de réaliser plusieurs objectifs.
Premièrement, le Président de la République souhaite exprimer l’alliance de la France avec Israël, qui a subi la plus grande attaque terroriste de son existence, et avec les civils traumatisés par les actions violentes des membres islamistes du Hamas. De plus, le chef d’État envisage de projeter l’image d’une nation soudée, particulièrement en ce qui concerne les onze citoyens français tués par le Hamas et les dix-huit autres portés disparus, certains ayant potentiellement été kidnappés. Emmanuel Macron cherche également à apaiser l’atmosphère du débat public afin de prévenir l’escalade des tensions en France suite au conflit israélo-palestinien, ce qui s’annonce compliqué.
L’Unité nationale semble hors de portée
Depuis le samedi, la France Insoumise se distingue, même à gauche. Ils ont mis du temps à réprimander les agressions du Hamas, qu’ils refusent d’identifier comme un groupe « terroriste ». Par ailleurs, ils critiquent « la position de la France alignée sur les États-Unis et sur le gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou » et réclament l’entame rapide de discussions de paix avec le Hamas qui appelle à la destruction de l’État d’Israël. L’inquiétude du gouvernement est que cette rhétorique puisse favoriser une vision de « double standard » auprès de certaines fractions de la population, pendant que les bombardements de l’armée israélienne dans la bande de Gaza continuent, causant des victimes civiles. La crainte du gouvernement est aussi que les juifs de France se retrouvent une fois encore en ligne de mire. Le ministère de l’Intérieur a enregistré plusieurs dizaines d’actes antisémites ayant conduit à de nombreuses arrestations.
La communauté juive est de plus en plus sollicitée par Marine Le Pen. C’est une autre conséquence de la posture de Jean-Luc Mélenchon. La France Insoumise participe à normaliser davantage le parti d’extrême droite qui n’hésite plus à se positionner en tant que protecteur de la communauté juive de France. Les membres de la France Insoumise étaient absents lundi soir, mais des élus du Rassemblement National, sans Marine Le Pen ni Jordan Bardella, ont participé au rassemblement de solidarité lancé par le Conseil représentatif des institutions juives de France. Le président du Crif assure ne pas être dupé par cette tentative de récupération et nie tout dialogue avec le RN. Néanmoins, cette simple présence, sans incident majeur, est une réussite, pour un parti avec une longue histoire d’antisémitisme.