L’info du brief est que l’individu à la tête des Républicains à l’Assemblée nationale a récemment adressé, le mercredi, une correspondance à Élisabeth Borne. Le but ? Tenir informée le patron de la droite sur le fait que le discours de rigueur que l’équipe dirigeante avait tenu lors des troubles sociaux ait bel et bien eu des répercussions concrètes.
Le 20 septembre dernier, Olivier Marleix a tenté de s’informer auprès d’Éric Dupond-Moretti sur le nombre d’individus condamnés à la suite des émeutes qui ont eu lieu à la fin juin et au début juillet. Toutefois, le ministre en charge de la justice n’a pas répondu à sa requête. Ainsi, mercredi 18 octobre en soirée, le chef du parti Les Républicains à l’Assemblée nationale a adressé une lettre à l’instance supérieure. Selon une copie de la lettre se trouvant en possession de la division politique de France Info, il a sollicité de la Première ministre un compte-rendu, département par département, des procédures judiciaires et des verdicts émis post-émeutes, des événements qui avaient conduit à près de 3800 arrestations.
L’objectif d’Olivier Marleix en demandant un rapport détaillé est de confirmer si l’attitude intransigeante de l’administration en place lors des émeutes s’est véritablement concrétisée. À cette période, Éric Dupond-Moretti avait bien insisté sur une réponse judiciaire « stricte, rapide et systématique ». Trois mois par la suite, Olivier Marleix désire « connaître le nombre de personnes qui ont effectivement été jugées coupables, dit-il, « et le nombre de parents de mineurs qui ont été condamnés ». Un tiers des individus appréhendés avaient moins de 18 ans, et parmi eux, des enfants de 12 à 13 ans étaient impliqués dans les émeutes. Suite à cela, Emmanuel Macron avait exhorté les parents à assumer leurs responsabilités. Le ministre de la justice avait ensuite promis d’utiliser l’article 227-17 du code pénal qui autorise à poursuivre les parents de mineurs appréhendés. Olivier Marleix veut donc savoir si cette menace a bel et bien été effectuée.
La Commission d’accès aux documents administratifs pourrait être saisi par Olivier Marleix
Advenant le cas où Élisabeth Borne refuserait d’accéder à la demande d’Olivier Marleix en lui fournissant ces informations, le chef du parti Les Républicains envisage de faire appel à la Cada, Commission d’accès aux documents administratifs, une autorité administrative indépendante qui peut être sollicitée en cas de refus d’accès à certains documents. « Il serait regrettable de devoir faire appel à la Cada pour obtenir ces informations », prévient-il dans son message adressé à la Première ministre. Si le gouvernement ne répond pas, Olivier Marleix mettra tout en œuvre pour obtenir les informations… pour par la suite se charger lui-même de les divulguer. Et si le bilan ne satisfait pas aux attentes du parti Les Républicains, le parti de droite s’en servira inévitablement à des fins politiques pour accuser le gouvernement d’ « envoyer un message de non-punition dévastateur » selon les mots d’Olivier Marleix dans sa lettre à Élisabeth Borne.
La pièce-jointe envoyée par Olivier Marleix à Élisabeth Borne :