Le créateur, metteur en scène et acteur revient en pleine forme, à l’instar de ses plus grands chefs-d’œuvre, dans une paire politico-médiatique pleine d’éclat et très piquante.
Le cinéaste reconnu pour ses œuvres telles que Adieu les cons, Là-haut et Neuf mois ferme, scrute dans chacune de ses productions le pouls de la France au travers d’un prisme sociétal. Pour la première fois, Albert Dupontel se jette dans la mêlée politique via son nouveau film Second tour, qui sort en salle mercredi 25 octobre. Le film recèle un candidat à la présidence de la République en pleine campagne (Albert Dupontel) et une présentatrice de télévision (Cécile de France), le tout enveloppé dans une satire pleine d’entrain, d’humour et de gaieté.
La profession journalistique sous les projecteurs
Reportrice politique réaffectée à la section des sports avec son caméraman, Mademoiselle Pove se retrouve de nouveau dans le monde politique lorsqu’elle se voit chargée de la couverture médiatique du second tour de l’élection présidentielle du candidat favori. Elle a autrefois côtoyé ce Pierre-Henry Mercier au lycée, issu d’une illustre famille de la haute société, plutôt novice en politique mais fervent libéral. Elle va découvrir les dessous de son stratagème, qui s’avère aussi surprenant qu’invraisemblable.
Albert Dupontel opte délibérément pour une représentation exagérée de ses personnages. La caricature est le parfait adversaire de la politique. Cécile de France en tant que journaliste indépendante et son caméraman Gus (Nicolas Marié) démentent l’idée reçue négative que « les Français » auraient sur les « journaleux » selon les sondages. Ce surnom dévalorisant stigmatise un métier souvent dénigré pour sa prétendue soumission à la hiérarchie, elle-même pliée aux intrigues du pouvoir. Néanmoins, Albert Dupontel et Cécile de France évitent de tomber dans des stéréotypes récurrents, préférant maintenir le dynamisme du récit grâce à des rebondissements et astuces savoureuses.
Comédie burlesque
Mademoiselle Pove, observatrice et irrévérencieuse, séduit par sa droiture, tout en sachant manœuvrer pour atteindre ses objectifs. Elle est le clown blanc du binôme qu’elle forme avec Gus, son JRI (journaliste reporter d’images). Ce dernier lui révèle les paroles de Mercier et de ses interlocuteurs lorsqu’ils sont à distance, une idée à la base d’une des scènes les plus comiques du film. Gus, c’est l’Auguste. Tous deux naviguent sur la vague du délire face à un Dupontel sérieux et qui dissimule bien ses folies intérieures.
Second tour établit rapidement son rythme et maintient le capture de l’attention du public au fil d’une série – ou plutôt une fuite – de scènes qui se succèdent à un rythme effréné et avec des retournements de situation inattendus. Cette dynamique est majoritairement le fruit des acteurs qui exploitent pleinement le style Dupontel, qui mélange acerbité et tendresse. Une combinaison qui promet de mettre Second tour sur le devant de la scène.