Cette semaine, Thierry Fiorile et Matteu Maestracci nous dévoilent les nouvelles sorties en salle, notamment « Une année difficile » par les réalisateurs Olivier Nakache et Eric Toledano, sans oublier la projection du film « Killers of the Flower Moon » signé Martin Scorses.
Tout comme dans leurs précédentes créations, le binôme Toledano/Nakache aborde dans leur film une question sociale, en l’occurrence ici non pas une mais deux : le problème de l’endettement excessif ainsi que l’écologisme militant nouvellement apparu.
Le film met en scène un trio de personnages : On retrouve d’abord Albert, interprété par Pio Marmaï, un bagagiste à l’aéroport de Roissy, assez gaffeur et touché par la conséquence de mauvaises décisions financières. Il fait la rencontre de Bruno, joué par Jonathan Cohen, qui traverse une situation personnelle et financière encore plus délicate que lui. Le dernier personnage de ce trio est Valentine, interprétée par Noémie Merlant, une jeune écologiste engagée, membre d’une association militante pour l’écologie par des actions fortes et emblématiques, comme par exemple le blocage de routes ou de grandes chaînes de magasins durant le « Black Friday ». Leur rencontre se produira lors des soirées apéro gratuites organisées par les militants.
Même si le film n’atteint pas la perfection que l’on a pu observer dans Le Sens de la fête en 2017, le résultat est toujours plaisant : on sourit souvent, grâce aux dialogues bien écrits. Malgré quelques passages un peu trop longs, le talent des trois acteurs principaux suffit à maintenir l’attention.
Signalons particulièrement Jonathan Cohen, que nous avons déjà beaucoup vu ces dernières périodes, ici dans une version des plus déprimée et quasiment muette, ainsi que certains acteurs de soutien tels que Mathieu Amalric, savoureusement déchaîné.
Killers of the Flower Moon par Martin Scorsese
C’est le 27e projet du maître du cinéma de New York qui traite d’une page sombre et méconnue de l’histoire américaine. Durant les années 1920 en Oklahoma, la tribu indigène des Osage vit dans une richesse énorme, grâce à une réserve de pétrole découvert par hasard dans leur territoire. Mais pour les colons blancs, cette situation est considérée comme une aberration,
Robert De Niro y joue le rôle d’un fermier, patriarche, qui fait semblant de protéger la communauté des Osage, alors qu’en réalité il a pour objectif de les déposséder de leurs terres, usant même de violence. Son neveu, interprété par Leonardo Di Caprio, de retour de la Première Guerre Mondiale, épouse une Osage, admirablement jouée par Lily Gladstone. Malgré son manque d’intelligence, l’histoire d’amour qu’il partage est réelle, ce qui va créer des complications. Martin Scorsese nous offre ici un regard intime sur un morceau d’histoire révélateur.
Le film est assez long, durant 3h26 précisément, mais le travail de recherche et le respect de la véritable histoire est remarquable. La réalisation a eu lieu sur le territoire Osage, avec la participation des membres de la tribu, qui ont donné leur accord quant à la réalisation du film. L’histoire nous présente une pléiade de personnages fascinants, la naissance du FBI, et un mélange romanesque et politique très bien réussi. La scène finale, une émission radio avec la participation de Scorsese, est mémorable. Quant à Lily Gladstone, découverte en 2016 dans Certaines femmes de Kelly Reichardt, elle est absolument bouleversante.