« Le principal objectif des syndicats de magistrats est l’observation stricte de la loi », souligne Christophe Clerc.
« Nous ne revendiquons pas une victoire », a affirmé Christophe Clerc, représentant légal de l’Union syndicale des magistrats ainsi que du Syndicat de la magistrature, lundi 6 novembre lors d’une intervention sur 42mag.fr. Ces deux groupes syndicaux ont déposé des accusations de « prise illégale d’intérêts » à l’encontre du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti. L’audience a lieu l’après-midi même devant la Cour de justice de la République (CJR).
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Monsieur Clerc fait néanmoins remarquer que le procès est « hors du commun ». « Cela découle de la vaste mobilisation des magistrats qui, il y a trois ans, dans plus de la moitié des juridictions, se sont insurgés contre ce qu’ils jugeaient être des conflits d’intérêts interdits », explique-t-il. Pour Christophe Clerc, « ce qui compte, et ce que revendiquent les syndicats de magistrats, c’est l’application du droit ». « La présomption d’innocence est totalement respectée de notre part », ajoute l’avocat.
« L’équité entre les parties n’est pas assurée »
Questionné sur le fait que le ministre restera en fonctions durant les deux semaines de procès à la CJR, Me Clerc souligne que « les syndicats de magistrats ont toujours affirmé qu’ils n’étaient pas en position de se prononcer sur de telles questions » étant donné que « ces sont des dossiers politiques qui doivent être examinés politiquement, sous le contrôle du gouvernement et du président de la République ».
Me Clerc note ensuite que lors de ce procès, « ce qui pose problème, c’est que du fait des règles fondamentales » de la Cour de justice de la République, « les parties civiles n’ont ni le droit de plaider, ni le droit d’interroger les témoins ». « Le principe essentiel de l’égalité des armes n’est pas respecté à notre encontre », conclut-il.