L’événement est hébergé par la fondation Pathé-Jérôme Seydoux jusqu’à la fin du mois de janvier, et expose une variété de textes et d’illustrations de ce célèbre réalisateur italien. Ce dernier, connu pour ses films emblématiques tels que « La dolce vita », » La strada », ou « Huit et demi », nous a malheureusement quittés en 1993.
Affirmer que Federico Fellini était un artiste exceptionnel avec un tempérament fort, parfois irascible, est une évidence. Ce qui est moins courant, c’est l’abondance de ses croquis, de ses carnets de notes et des photos de tournage exposés, qui décrivent sa démarche artistique, son regard sur son art et le cinéma en général.
Et il est fascinant de le voir imiter, avec une précision et une obsession proche, ce qu’il attend de ses acteurs.
« Fellini est un univers si vaste que l’on peut être touché par de nombreux éléments visibles ici »
Stéphanie Salmon, co-créatrice de l’expositionà franceinfo
L’autre co-créateur de l’exposition explique : « S’il fallait choisir, je dirais que ce que j’apprécie le plus, ce sont ces presque 70 dessins réalisés sur les plateaux de tournage, des sortes de griffonnages qui témoignent de la complicité avec son équipe. Je mentionnerais également son carnet de notes pour son adaptation de Casanova en 1976, qui illustre toute l’antipathie qu’il pouvait ressentir pour le sujet et son acteur Donald Sutherland. Un document que Fellini avait déchiré, mais dont quelques pages peuvent être exposées et qui apporte un éclairage sur l’histoire du film. »
Une icône du cinéma moins reconnue par les plus jeunes
L’intégralité du rez-de-chaussée du bâtiment est dédiée à La dolce vita, le film culte de 1960 qui est probablement le plus célèbre du réalisateur. On retrouve également les costumes de Casanova et du Satyricon, ainsi que les esquisses de Milo Mannara pour la BD inspirée du film abandonné Le Voyage de G. Mastorna.
Cependant, si on prend du recul, avec de nombreux autres chefs-d’œuvre à son actif tels que 8,5, Amarcord, La Strada ou Roma, il est évident que Fellini reste une figure légendaire du cinéma, même si cela n’est pas toujours évident pour les plus jeunes, ceux de moins de trente ans, comme le note le co-créateur de l’exposition.
« C’est un réalisateur qui, bien qu’il ne soit pas américain, a obtenu cinq Oscars, une chose rare, » observe Stéphanie Salmon. « Mais depuis sa mort en 1993 ses films ont été moins diffusés, c’est un réalisateur qui est assez peu étudié, et qui est moins souvent cité que, par exemple, un Pier Paolo Pasolini. Il y a aussi un certain fractionnement des droits de ses films entre plusieurs distributeurs, ce qui pourrait expliquer la difficulté à publier des coffrets Fellini ou à organiser des rétrospectives. Mais même si ses messages et ses thèmes semblent peut-être plus distants de nos préoccupations actuelles, il s’agit toujours de films de grande importance et d’un véritable univers en soi. »
Le 1er décembre, la fondation Pathé-Jérôme Seydoux organisera une journée d’études sur Fellini avec plusieurs conférences, et l’exposition durera jusqu’au 27 janvier.