Après une absence prolongée de plus de trois semaines, Anne Hidalgo a repris ses fonctions à la mairie de Paris. Son déplacement controversé dans le Pacifique a suscité une polémique. La première magistrate de la capitale a enfin abordé, lundi, le sujet de son voyage au travers d’un communiqué détaillé.
La soirée du lundi 6 novembre a vu Anne Hidalgo publier un communiqué de presse détaillé. Le document de quatre pages explique qu’un coût total de près de 60 000 euros a été nécessité par ce voyage, 40 955 euros servant au transport d’une délégation de six individus, tandis que 18 545 euros ont été dépensés en frais d’hébergement et de restauration. Elle a néanmoins affirmé qu’elle a elle-même pris en charge son billet retour puisqu’elle a conclu son voyage par des vacances, sa fille vivant en Polynésie depuis quelque temps. Le communiqué présente également une description du programme de ses réunions en Nouvelle-Calédonie puis à Tahiti, ayant trait à l’organisation de la Nuit Blanche 2024 sous le thème des outre-mer, de la crise climatique et des compétitions de surf aux Jeux Olympiques.
Depuis une semaine, ce déplacement cause une vive agitation à la mairie de Paris. Un conseiller municipal décrit la situation comme « délicate », caractérisant la majorité municipale comme « sur la défensive ». Des alliés politiques de gauche soutiennent globalement Anne Hidalgo, bien qu’un membre du Parti socialiste admette une « communication insuffisante jusqu’à présent ». Un écologiste exprime sa désapprobation du voyage. Les membres de gauche applaudissent toutefois la décision d’Anne Hidalgo de demander l’avis de la commission de déontologie, composée de juges, sur la validité de ce déplacement. Selon une source proche, une réponse devrait être reçue sous peu. En revanche, le voyage suscite la controverse principalement chez les politiciens de droite.
Les proches de Rachida Dati critiquent ce qu’ils considèrent comme des « vacances déguisées »
L’annonce officielle de la mairie ne semble pas réussir à apaiser le débat. Une élue du parti Les Républicains moque le document en disant : « Ils rédigent presque 100 pages pour justifier le fait qu’elle devait absolument se rendre sur place ». Un autre dénonce un « manquement moral » de la part d’Anne Hidalgo, arguant qu’elle « aurait dû rester à Paris face à l’augmentation des actions antisémites ». Les personnes proches de Rachida Dati restent convaincues : « prétexte de voyage aux JO », « vacances déguisées »… Un socialiste rétorque : « Dati tente de détourner l’attention de sa mise en examen dans l’affaire Carlos Ghosn ». Il est certain que le conseil de Paris qui commence le mardi 14 novembre sera tendu. La droite réclame plus de clarifications. Pour animer la situation, un conseiller parisien du parti Les Républicains propose d’apporter… des bouteilles de gel douche Tahiti.