Selon Marc Trévidic, ancien juge antiterroriste, le principal danger terroriste en France réside dans les actions individuelles.
Dans une interview accordée à franceinfo, l’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic a déclaré qu’il existait un contexte propice aux actes impulsifs de personnes instables. Ces propos faisaient suite à l’intervention de policiers dans le RER à Paris, au cours de laquelle ils ont ouvert le feu sur une femme tenant des propos menaçants. On ne sait pas encore si cette femme est radicalisée, instable, ou les deux. Selon Marc Trévidic, les fortes tensions actuelles poussent certains individus instables à commettre des actes inconsidérés. Il évoque notamment les attentats, les groupes terroristes, ainsi que les conflits entre Palestiniens et Israéliens, comme autant de sujets qui alimentent cette vague de fond.
Le juge estime qu’il est impossible de juguler le risque individuel d’attentats. Selon lui, les actes isolés représentent la principale menace terroriste en France. Les personnes instables sont des profils complexes à appréhender, car elles échappent souvent à la justice pénale. Elles se retrouvent dans des hôpitaux où elles suivent, ou pas, des traitements psychiatriques. Cependant, le monde psychiatrique en France est en grande difficulté et manque de moyens, ce qui limite la capacité à prendre en charge correctement ces personnes instables. Les hôpitaux ne sont pas en mesure de gérer l’ensemble de cette population, ce qui entraîne une prise en charge rapide et un suivi relativement court. Cette réalité contribue donc à la précarité du système psychiatrique français.
Cette situation a également des conséquences sur le système juridique. En effet, de nombreuses personnes ayant des altérations du discernement sont jugées en cour d’assises. Les maisons d’arrêt ont dû mettre en place des services médico-psychologiques régionaux afin de prendre en charge ces personnes instables.
En ce qui concerne les Jeux olympiques de Paris 2024, Marc Trévidic estime que malgré les moyens importants mis en place pour assurer la sécurité, il reste un risque avec les individus isolés, également appelés « électrons libres du jihad », qui peuvent se mêler aux foules. Malheureusement, il est impossible de réguler complètement ce risque individuel, selon le juge.