Selon l’opinion de Marine Tondelier, si beaucoup qualifient cette COP d’événement marquant, c’est exclusivement en raison de « l’implication significative des groupes de pression pétroliers au cours des débats ».
Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti Écologistes qui est l’ancien Europe Écologie – Les Verts, évoquait le jeudi 14 décembre sur 42mag.fr une certaine déception face à l’accord de la COP28 conclu à Dubaï. Bien que plusieurs politiciens et pays aient salué cet accord comme historique, Marine Tondelier dénonce l’influence notable des lobbies pétroliers lors de son élaboration pour arriver à un consensus.
Il est aussi intéressant de se pencher sur
[COP28 à Dubaï : énergies fossiles, capture et stockage de carbone, seuil de 1,5°C… Les points importants de l’accord final adopté après d’intenses négociations](https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop/cop28-a-dubai-energies-fossiles-capture-et-stockage-de-carbone-seuil-de-1-5-c-ce-qu-il-faut-retenir-de-l-accord-final-adopte-apres-de-longues-negociations_6240189.html)
Marine Tondelier explique que lors de chaque COP, il y a une sorte de tension croissante avant d’accueillir avec soulagement les résolutions prises. Cependant, elle estime avoir perdu confiance en ces événements, surtout concernant cette dernière réunion.
Le mercredi passé à Dubaï, 200 nations se sont engagées à réduire progressivement leur dépendance aux énergies fossiles. Malgré cette avancée, Marine Tondelier exprime sa déception face à l’omniprésence des lobbies pétroliers lors des débats et la légèreté des actions internationales contre l’exploitation des énergies fossiles. Elle évoque l’urgence de la situation : « On est dans une situation où on devrait être en état d’alerte, on devrait tout donner pour sauver la capacité d’habitation de la Terre. »
Elle ajoute que d’ici 2050, une partie de la planète deviendra inhospitalière et insiste sur l’importance de sensibiliser la population à cette situation.
« Emmanuel Macron confond la COP et le salon aéronautique du Bourget »
Suite à la conclusion de la COP28, le président français Emmanuel Macron a accueilli l’accord de Dubaï, qui jette les bases d’une transition sans énergies fossiles, en mettant en avant le rôle crucial du nucléaire. Déjà, le 2 décembre, Macron était présent à Dubaï avec John Ferry, émissaire américain, et une vingtaine d’autres nations pour exhorter à tripler la production d’énergie nucléaire entre 2020 et 2050. A ce sujet, Marine Tondelier critique : « J’ai l’impression qu’Emmanuel Macron confond la COP avec le Salon du Bourget, au lieu de vendre des avions, il vend des centrales nucléaires. Ce n’était pas ça l’objet de la COP. »
Marine Tondelier maintient que même les partisans du nucléaire reconnaissent que cette source d’énergie ne pourra pas couvrir plus de 5% des besoins énergétiques mondiaux, ni être industrialisée à grande échelle pour sauver la planète. Elle argumente aussi que si la France compte autant sur l’énergie nucléaire pour produire de l’électricité, c’est parce qu’elle est en retard en matière d’alternatives renouvelables.