Pour son deuxième film complet, qui sort ce mercredi, le metteur en scène Erwan Le Duc investigue de manière amusante et chaleureuse le rapport entre une jeune fille et son géniteur.
Après son film Perdrix (2018), le réalisateur Erwan Le Duc revient avec une nouvelle œuvre portant sur la parenté. Dans La Fille de son père, qui sort le 20 décembre, Céleste Brunnquell et Nahuel Perez Biscayart forment un tandem à la fois pittoresque, divertissant et touchant.
Un cocon unique
L’histoire débute par une passion amoureuse entre Valérie et Etienne, qui sera suivie par une série d’épisodes amoureux extraordinaires à Paris et ensuite… un test de grossesse positif. Ainsi naît la petite Rosa. Mais alors : après cette union éphémère, Valérie disparaît, laissant le père seul avec le bébé. « Parfois on a besoin de prendre l’air », essaient de réconforter les parents du jeune père de 20 ans. Cependant, cette « pause » semble durer indéfiniment. Malgré la mélancolie de l’absence, Étienne va endosser seul son rôle parental. Contre toute attente, il semble plutôt bien s’en sortir, si l’on en juge par l’ambiance sereine qui flotte dans la maison.
Grâce à une utilisation judicieuse de quelques flash-back, Erwan Le Duc dépeint avec sensibilité et humour ce cocon unique que forment le père et sa fille. « Cet amour inconditionnel les entoure, les protège et les étouffe aussi », détaille le réalisateur.
Indépendance
Seize ans plus tard, la petite Rosa est devenue une adolescente résolue et engagée dans les luttes modernes. Elle s’apprête à quitter le nid familial pour poursuivre ses études aux Beaux-Arts, à 300 kilomètres de Paris. Cette nouvelle aventure ressuscite la notion de l’éloignement. Si l’atmosphère du film est plutôt joyeuse, Erwan Le Duc ne fait pas l’impasse sur les tourments de ces deux êtres à la fois robustes et vulnérables.
Nahuel Perez Biscayart (120 battements par minute, Au revoir là-haut) et Camille Brunnquell (Les Eblouis, En Thérapie) éclairent l’écran par leur sincérité. Tous deux sont brillants sur les dialogues savoureux d’Erwan Le Duc. On discute librement d’amour, de sexe et de mortalité. La fille de son père met également en avant des personnages secondaires, suscitant des scènes hilarantes. On retrouve l’équipe de footballeurs amateurs qu’Étienne entraîne, l’amoureux de Rosa (Mohammed Louridi) devenu poète épique, un ami agent immobilier gourmand de guimauve et la maire de la ville (excellente Noémie Lvovsky) qui dérape sur le terrain de football.
Si le film porte le titre La Fille de son père, il pourrait également s’appeler Le père de sa fille tant l’interaction entre Étienne et Rosa est réciproque et exclusive. Tous deux évoluent ensemble face à cette épreuve commune. Mais plutôt que de s’en tenir à un mélodrame, le cinéaste Erwan Le Duc choisit un humour incongru.
Détails du film
Genre : Fiction
Mise en scène : Erwann Le Duc
Pays : France
Durée : 1h31
Date de sortie : le 20 décembre 2023
Distribution : Pyramide
Synopsis :
Etienne est à peine âgé de vingt ans lorsqu’il tombe sous le charme de Valérie, et à peine plus âgé à la venue de leur fille Rosa. Le jour où Valérie les quitte, Etienne décide de ne pas se laisser abattre. Étienne et Rosa mènent une vie heureuse. Seize ans plus tard, alors que Rosa doit s’envoler pour ses études et qu’ils doivent prendre des chemins séparés, le passé revient les hanter.