Le samedi 9 décembre, cinq représentants politiques de Guadeloupe ont plaidé pour la réinsertion « urgente » de Barbara Olivier-Zandronis, qui a été retirée de son poste à la radio suite à une interaction conflictuelle avec le président du Rassemblement national le vendredi précédent. La direction de la radio, où travaille la journaliste, maintient que celle-ci « reste un élément clé de leur équipe rédactionnelle ».
Le samedi 9 décembre, une lettre ouverte signée par cinq législateurs a été rendue publique en appui à Barbara Olivier-Zandronis, une journaliste de RCI Guadeloupe. Selon eux, la journaliste a été mise sur la touche suite à un entretien qu’elle a accordé au leader du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, le vendredi précédent, dans le journal télévisé de 13 heures, à l’occasion de la visite de ce dernier, un député européen, sur l’île.
La lettre est signée par les députés de Guadeloupe Elie Califer (PS), Max Mathiasin (Liot) et Olivier Serva (Liot), et les sénateurs de Guadeloupe Solanges Nadille (RDPI) et Victorin Lurel (PS), ce dernier étant également un ex-ministre des Outre-mer.
Dans cette entrevue, la journaliste a posé des questions à son invité avec une impartialité exemplaire, une rareté dans certains médias nationaux.
Les cinq élus de Guadeloupedans leur lettre ouverte
Ensuite, les élus expriment leur « indignation » face à la mise à l’écart de la journaliste. « Il est fortement perturbant de constater que l’engagement de Barbara Olivier-Zandronis vers une information juste et son souhait de faire son travail en toute conscience aient été sanctionnés de cette manière alors que le vrai fautif est monsieur Bardella », regrettent les députés et les sénateurs.
Ils estiment que la journaliste a rempli son haut « devoir […] en exposant les points de vue et idées de ce parti politique d’extrême droite ». Les cinq élus réclament le retour rapide de Barbara Olivier-Zandronis à l’antenne et qu’elle puisse « continuer à exercer son travail en toute tranquillité ». Ils lui offrent leur « soutien indéfectible ».
Jean-Luc Mélenchon monte au créneau
Appelé au banc des accusés après un message qu’il a publié sur X qualifiant la journaliste Ruth Elkrief de « manipulatrice », Jean-Luc Mélenchon a lui aussi pris part à cette vague de soutien. « En Guadeloupe, Barbara Olivier-Zandronis a été démise de l’antenne RCI après avoir été mise en cause par Jordan Bardella. Le pack de médias qui s’est acharné sur moi pour un tweet sous prétexte de défendre l’intégrité de la profession reste silencieux, preuve d’une dangereuse dérive. », s’indigine le fondateur de La France insoumise sur X.
En Guadeloupe Barbara Olivier-Zandronis est renvoyée de l’antenne RCI après mise en cause par Jordan Bardella. La meute médiatique qui s’est jetée sur moi pour un tweet au prétexte de la défense du métier reste dans le silence. Cette indignation à géométrie variable est l’aveu…
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) December 10, 2023
Dans une déclaration publique, le groupe RCI a voulu clarifier la situation. « Un média n’est pas une tribune où le journaliste exprime son opinion », « le rôle d’un journaliste [….] est de donner la voix et de travailler les entretiens ». Le retrait de Barbara Olivier-Zandronis de la présentation du journal du 13 heures « est une décision prise par l’entreprise », affirme le groupe, « basée sur notre engagement constant envers l’amélioration de notre média et l’évolution professionnelle de nos journalistes ».
Le comité de direction de RCI précise que Barbara Olivier-Zandronis « n’a pas été suspendue ni bannie de l’antenne. Elle demeure membre actif de l’équipe de rédaction ». Le groupe déclare aussi qu’il refuse « toute complaisance, indépendamment des relations extérieures et des pressions. Nous considérons toute interférence dans notre entreprise comme inacceptable. » Et ajoute qu’il se défend contre « toute manipulation de ses actions à des fins politiques ».