A partir du début de l’année 2024, il sera possible d’obtenir le permis de conduire à l’âge de 17 ans. Cette initiative, qui avait été annoncée de manière très médiatisée par les autorités, semble avoir rencontré certains délais dans les écoles de conduite.
Corinne Ruellan, une enseignante de conduite expérimentée
Corinne Ruellan a été formateur en conduite automobile pendant un quart de siècle. C’est une professionnelle de l’éducation routière, qui depuis l’annonce d’une baisse de l’âge requis pour s’inscrire au permis de conduire à 17 ans par Élisabeth Borne, il y a six mois, est submergée par les demandes. Comme elle le souligne, « Chaque jour, notre secrétaire est inondée d’appels. Les personnes sont curieuses, elles supposent que nous avons toutes les informations, mais ce n’est pas le cas ». Bien que cette disposition ne soit applicable qu’à partir du 1er janvier 2024, l’incapacité à se préparer et à anticiper une augmentation de la clientèle représente un défi pour un secteur déjà confronté à un manque d’enseignants et d’examinateurs de conduite.
Promouvoir la mobilité des jeunes
Dans le département des Côtes-d’Armor, obtenir un rendez-vous pour passer le permis peut nécessiter deux à trois mois d’attente. D’après les dires d’un directeur d’auto-école, ce délai pourrait s’allonger à cause de la récente modification règlementaire. Le principal objectif de cette réforme est d’encourager les déplacements des jeunes. Tom Coupard, un lycéen résidant à 30 km de Rennes (Ille-et-Vilaine), dans une zone rurale, voit l’obtention du permis de conduire à 17 ans comme une clé pour l’indépendance et la liberté. Pour se rendre à son lycée sans véhicule, il doit initialement marcher pendant 15 minutes, puis emprunter un train, un bus et un métro, ce qui lui prend une heure en tout.