Le report de la réunion du conseil des ministres de mercredi à la semaine prochaine a donné lieu à des spéculations sur une possible réorganisation du cabinet. « Ce n’est pas inhabituel que ce soit déplacé », a déclaré Roland Lescure sur France Inter jeudi, pour calmer les ardeurs.
« Je n’ai d’autre préoccupation que la poursuite de mes obligations professionnelles », affirme Roland Lescure, interrogé sur France Inter le jeudi 4 janvier. Les murmures sur un éventuel remaniement ministériel ont eu lieu afin de relancer le deuxième mandat présidentiel d’Emmanuel Macron, suite à la crise politique suscitée par l’adoption de la loi sur l’immigration. Le ministre délégué à l’Industrie est l’un de ceux qui ont envisagé de présenté sa démission suite à un accord conclu entre la droite et la majorité lors d’une commission mixte paritaire.
De quoi se murmure dans les couloirs du pouvoir ?
Il estime qu’il est crucial de garder son sang-froid. « Il est fréquent que le conseil des ministres soit reporté », tente-t-il de relativiser. Ce report d’une semaine (du mercredi 3 au mercredi 10 janvier) de cette réunion suscite effectivement de nombreuses conjectures. « Je ne suis pas certain qu’il soit sain de passer son temps à se questionner », déclare-t-il. Il garde sa philosophie de vie très simple : « ce que je contrôle, je le réalise à fond, ce que je ne contrôle pas, je m’y accommode ».
« En ces moments de turbulences, il y a un vieil adage : ceux qui savent ne disent rien, ceux qui parlent ne savent pas », ajoute-t-il. À son avis, il ne faut pas non plus chercher à décoder à l’excès les paroles du président. Lors de ses vœux à la nation pour 2024, dimanche 31 décembre, Emmanuel Macron a tenu à remercier le gouvernement et « particulièrement » la Première ministre. Roland Lescure n’y voit pas un indicateur annonçant la fin du mandat d’Élisabeth Borne à Matignon : « C’est simplement un président qui remercie son gouvernement pour le travail accompli », explique-t-il.
Tourment autour de la loi immigration
Le ministre revient sur l’adoption de la loi sur l’immigration, qui a provoqué de vives tensions au sein de la majorité gouvernementale. « J’ai eu des réserves sur le texte en lui-même, c’est vrai », admet-il. Lors de la commission mixte paritaire, « plusieurs sujets qui étaient rouverts m’inquiétaient », y compris « la conditionnalité des aides au logement ». Toutefois, il a depuis trouvé des réponses à ses interrogations : « la Première ministre nous a reçus [les ministres opposés au texte] dès le mardi soir. Elle a répondu à nos questions ».
Il y a aussi eu une autre intervention : « Le président de la République est intervenu sur une grande chaîne de télévision publique [dans l’émission C à vous, sur France 5], dès le mercredi. Lui aussi a exprimé des réserves quant au texte », ajoute le ministre, et « il a également saisi le Conseil constitutionnel qui doit donner son avis prochainement ». Maintenant que cette affaire est derrière eux, « le travail continue », conclut-il.