En réponse à l’agitation croissante, le chef du gouvernement a rencontré lundi soir le dirigeant de la FNSEA et son équivalent chez les Jeunes Agriculteurs. Ces derniers espèrent obtenir des déclarations officielles dans les prochains jours, concernant toutes les problématiques urgentes qui nécessitent des actions immédiates.
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« C’est à lui de donner suite. » C’est face à une contestation qui traverse le continent européen et touche également la France que Arnaud Rousseau, à la tête du principal syndicat agricole hexagonal, la FNSEA, et Arnaud Gaillot, représentant des Jeunes Agriculteurs (JA) ont été reçus par Gabriel Attal, lundi 22 janvier en fin de journée. « Le Premier ministre a confirmé notre analyse » d’un « domaine qu’il ne maîtrise pas encore bien, mais dans lequel il a affirmé son intention de s’impliquer. », a indiqué Arnaud Rousseau. « On n’acceptera pas des changements insignifiants », a aussi souligné le dirigeant de la FNSEA. « Tant que le Premier ministre ne nous répond pas, les actions se poursuivent, » a-t-il soutenu.
Arnaud Rousseau a en outre précisé que Gabriel Attal avait promis de se confronter prochainement à la réalité du terrain en rencontrant les agriculteurs. Le ministre de l’Agriculture, s’exprimant par la suite devant les médias, a garanti que des annonces interviendraient « dans la semaine qui vient ». « Il est important que nous comprenions tous ensemble cette colère », a-t-il insisté.
La mécontentement des agriculteurs en France grandit. Des tracteurs ont défilé dans les rues d’Agen (Lot-et-Garonne) et dans le centre de Perpignan (Pyrénées-Orientales), selon les informations de la préfecture des Pyrénées-Orientales et des reporters suivant ces mouvements. En fin de journée, lundi, la préfecture a annoncé qu’une opération escargot était « en cours sur la route d’accès, à l’entrée de Perpignan côté Rivesaltes ». Tandis qu’au même moment, de nombreux agriculteurs en tracteur ont commencé un blocage de l’autoroute A62 au niveau d’Agen (Lot-et-Garonne), bloquant la circulation dans les deux directions, pour exprimer leur « ras-le-bol », est perceptible sur le terrain par un correspondant de l’AFP. Les trains en direction et en provenance de Bordeaux ont été arrêtés, d’après notre reporter sur place. Des agriculteurs ont répandu du lisier sur la voie, d’après la SNCF.
Des interruptions toujours en place en Occitanie. En Haute-Garonne, une section de l’autoroute A64 est toujours immobilisée près de Carbonne, entre Toulouse et Saint-Gaudens. « Aucune intervention des forces de l’ordre n’est prévue (…) étant donné qu’il n’y a pas de dégâts sur ce lieu », a précisé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Dans le Tarn-et-Garonne, les points d’accès à la centrale de Golfech, qui fournit de l’électricité à la région de Toulouse, sont également obstrués par une cinquantaine de tracteurs. La préfecture a aussi signalé des entraves sur deux échangeurs, du côté de Saint-Loup et de Castelsarrasin, sur l’A62 qui relie Toulouse et Bordeaux.
Une manifestation à l’échelle européenne. Le gouvernement redoute une propagation de la contestation alors que des Pays-Bas à la Roumanie, en passant par la Pologne ou l’Allemagne, les agriculteurs intensifient leur lutte contre cette augmentation des taxes et le Green Deal européen. Le tout, en toile de fond d’inflation et de concurrence des importations ukrainiennes.