L’auteur originaire du Sénégal, convié dimanche sur France Inter, a exprimé son désaccord face à un écrit qui, selon lui, est « complètement calamiteux » et qui « engendre une division entre les divers groupes de citoyens français ».
Qualifiant d’« incompatible avec les principes d’ouverture humaniste proclamés dans notre pays » la loi sur l’immigration, l’écrivain sénégalais Felwine Sarr exprime ses critique sur les ondes de France Inter, lors d’un entretien le dimanche 7 janvier. Dans son récent livre intitulé Les lieux que peuplent mes rêves, paru le 4 janvier chez Zulma, l’écrivain dépeint la vie de jumeaux sénégalais ayant emprunté des voies différentes : l’un reste dans son pays de naissance, l’autre s’en va pour la France à Orléans où il est forcé de travailler dans l’agriculture pour financer ses études. C’est le récit de la vie de Felwine Sarr.
« On travaillait dans les vergers de pommes à l’automne, avant de nous inscrire à l’université, » évoque l’auteur sur France Inter. « Pendant l’été, on travaillait dans les vergers de cerises. À l’époque, nos titres de séjour ne nous autorisaient pas à travailler en intérim. Donc, nous avions à jongler entre études, petits jobs et réussite. » Avec ce livre, Felwine Sarr a souhaité exprimer « la complexité de l’accueil ».
Des idées de l’extrême droite devenues « tolérées »
L’histoire de l’auteur l’incite à condamner la loi sur l’immigration votée par le gouvernement et approuvée par le Parlement. Selon Felwine Sarr, ce texte est « déplorable » et crée une loi qui « instaure une division entre les différentes catégories de français ». Que ce soit ceux qui « peuvent être sujets à une perte de la nationalité » ou ceux qui « sont nés ici sans bénéficier automatiquement du droit du sol et qui, avec cette nouvelle loi sur l’immigration, doivent « attendre d’être majeurs ».
Felwine Sarr s’interroge sur l’évolution de notre pays, où les idées « d’extrême droite » sont devenues « admissibles et courantes ». Le gouvernement se justifie en prétendant que la loi est le reflet des attentes des Français, sur la base de sondages. Cependant, pour le penseur sénégalais, « diriger ne signifie pas se plier aux préjugés de groupes » qui « peuvent être endoctrinés ». Les dirigeants politiques se voit plutôt conseillé d’« éclairer le chemin ».