Jeudi dernier, l’Etat d’Alabama, aux Etats-Unis, a annoncé qu’il allait tester une nouvelle méthode d’exécution d’un condamné à mort : l’asphyxie à l’azote. Cette décision a alerté le bureau des droits de l’homme des Nations Unies, qui s’inquiète des conséquences de l’utilisation de cette procédé.
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Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme se dit préoccupé par la nouvelle méthode que les États-Unis prévoient d’utiliser pour l’exécution d’un condamné à mort dans l’Alabama. Kenneth Smith, 58 ans, doit être exécuté par inhalation d’azote.
Les Nations Unies considèrent cette nouvelle méthode inhumaine et dégradante, et estiment qu’elle pourrait constituer un traitement pouvant tomber sous le coup de la torture au regard du droit international. Le bureau des droits de l’homme avait demandé aux autorités de l’État d’Alabama de suspendre l’exécution de Kenneth Smith, demande qui a été refusée par la Cour suprême des États-Unis.
Une méthode acceptable pour les porcs
Cette méthode, autorisée en 2018, est censée durer un quart d’heure avec une perte de conscience en quelques secondes. L’association médicale vétérinaire américaine considère que c’est une méthode d’euthanasie acceptable dans certaines conditions pour les porcs, mais pas pour d’autres mammifères. Le procureur général de l’Alabama, le républicain Steve Marshall, a déclaré dans un document que cette méthode était potentiellement la méthode d’exécution la plus humaine jamais conçue.
Kenneth Smith a été condamné en 1988 pour le meurtre de l’épouse d’un pasteur qui voulait toucher son assurance-vie. Il a déjà été dans une chambre d’exécution, en novembre 2022, mais il était alors impossible de trouver une veine pour lui injecter le produit mortel, même après 4 heures de recherche. La dernière exécution par gaz remonte en 1999 aux États-Unis, avec du cyanure d’hydrogène. Le condamné de l’Arizona était mort au bout de 18 minutes.
Les États américains pratiquant encore des exécutions sont confrontés à des difficultés pour se procurer les barbituriques utilisés lors des injections létales, notamment en raison d’une interdiction européenne qui empêche les entreprises pharmaceutiques de vendre des médicaments destinés à être utilisés lors d’exécutions.