L’ex-chef du gouvernement ne sera pas parmi les téléspectateurs, mardi soir, au moment d’ouverture de la conférence de presse d’Emmanuel Macron. Il se trouvera en compagnie de plusieurs centaines de dirigeants Horizons d’Ile-de-France, avec la future élection présidentielle comme objectif principal.
Mardi 16 janvier, à 20h15, Emmanuel Macron prendra la parole, alors qu’Édouard Philippe sera en train de s’adresser à 400 cadres du mouvement Horizons en Île-de-France. Cette réunion, programmée bien en amont de la prise de parole présidentielle, aura lieu à Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine, une ville faisant partie des 120 communes franciliennes qui possèdent déjà un comité local Horizons.
Le mouvement Horizons a pour ambition de mettre en place 200 comités locaux avant la fin de l’année. Cet ancrage local, déjà fort avec 70 délégués départementaux nommés, se poursuit dans toute la France. Comme le fait remarquer un membre du mouvement, « avoir un parti c’est un bouclier », servant à protéger face aux différentes ambitions politiques, notamment celles de figures comme Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin, qui restent dépendants du parti du Président.
Au-delà d’être une réunion de début d’année avec les cadres, cette rencontre est perçue par l’entourage de Philippe comme un mouvement critique, notamment juste après la nomination du jeune Premier ministre, Gabriel Attal. Un partisan de Macron déclare, taquin, « Attal rend Philippe démodé ! » Les proches de l’ancien Premier ministre expriment deux types de réactions face à cela : d’un côté, l’inquiétude se fait sentir avec des appels à la transformation et au besoin de dynamisme au sein d’Horizons.
Le « périple à travers les sous-préfectures de France » reprend
De l’autre côté, il y a ceux qui restent sereins, comme un député qui rappelle que « aucun Premier ministre n’a jamais accédé directement à la présidence, tant mieux si Attal relance le quinquennat car Philippe sait qu’il ne peut pas réussir sur un champ de bataille en ruines ». En réponse au défi grandissant que représente Gabriel Attal dans les sondages, un proche de Philippe partage : « après Macron, les Français voudront un président expérimenté avec des bases solides, Attal attendra donc son tour ».
Édouard Philippe continuera ce qu’il a commencé depuis quelques mois : parcourir la France. Son « périple à travers les sous-préfectures de France » reprend demain dans l’Aisne. Édouard Philippe rencontrera des représentants locaux, visitera une entreprise et signera des exemplaires de son dernier livre. L’objectif serait d’effectuer un déplacement par semaine « et de prendre la parole lorsque cela sera nécessaire », selon son équipe. Tout cela sera discuté mardi soir lors de la réunion du bureau politique d’Horizons, avant le grand discours aux troupes à Boulogne.