L’interprète a révélé le jeudi 22 février avoir déposé une plainte contre le directeur de casting Gérard Moulevrier et le metteur en scène André Téchiné. L’avocate du cinéaste, en réponse, a exprimé la contestation de ce dernier face à l’accusation de harcèlement sexuel.
Le comédien Aurélien Wiik a récemment lancé le mouvement #MeTooGarçons sur les réseaux sociaux, incitant les hommes à partager, tout comme les femmes, leurs expériences de harcèlement sexuel. Ce mouvement s’est rapidement propagé et a même incité l’acteur Francis Renaud à porter plainte pour harcèlement sexuel contre le directeur de casting Gérard Moulevrier et le réalisateur André Téchiné le 22 février dernier.
Francis Renaud, 56 ans, qui a joué dans divers films d’Olivier Marchal, a révélé sa plainte sur une plateforme X. Les incidents en question se seraient produits entre 1988 et 2004.
Il refuse de commenter sa plainte lorsqu’interrogé par le journal Le Parisien. Pourtant, dans un livre qu’il a publié en 2018, intitulé « La Rage au cœur », il raconte en détails une expérience avec un « superdirecteur de casting ». Bien qu’il n’ait pas nommé explicitement Gérard Moulevrier, il insinue que celui-ci lui aurait dit que pour réussir dans le métier, il faut coucher. Selon Renaud, le directeur de casting aurait alors glissé sa main entre ses cuisses pour lui toucher le sexe à travers son pantalon.
Dans le même livre, Renaud relate également une expérience avec André Téchiné. Le réalisateur aurait pris sa main lors d’un déjeuner et lui aurait dit qu’il le trouvait perturbant et qu’il devrait oser aller plus loin. Suite à son refus, Renaud suppose qu’il a été mis sur liste noire dans l’industrie du cinéma.
Julia Minkowski, l’avocate de Téchiné, en discussion avec le magazine Elle, nie avoir connaissance du contenu de la plainte menaçant son client. Elle déclare que son client rejette fermement les accusations de Renaud.
« Tentative sentimentale malhabile »
Téchiné, qui a maintenant 80 ans, a transmis une lettre par le biais de son conseil au Parisien pour clarifier les allégations portées contre lui. Dans cette lettre, il exprime ses regrets pour ce qu’il qualifie de « tentative sentimentale malhabile » qui a gêné Renaud lors de leur déjeuner. Il admet avoir eu tort de ne pas se rendre compte que leur relation n’était pas équilibrée en raison de son statut de réalisateur, mais reste perplexe quant à la plainte pénale déposée contre lui.
De son côté, Gérard Moulevrier, par l’intermédiaire de son avocate Céline Bekerman, rejette également les accusations de Renaud. Il se déclare surpris par les allégations de Renaud dans son livre à charge contre la profession, affirmant qu’elles sont complètement déconnectées de la réalité des faits. Il conclut en affirmant qu’il n’a pas le pouvoir de mettre un acteur sur liste noire et qu’il a toujours soutenu Renaud dans sa carrière.