Julien Bayou exprime en particulier son désarroi face à la décision de l’administration d’interrompre temporairement le projet Ecophyto.
« Je suis en colère car nous abordions enfin la question cruciale du revenu des agriculteurs pendant quinze jours et finalement, ce ne sont que des demi-mesures qui ont été prises », a déploré Julien Bayou, député EELV de Paris, le vendredi 2 février sur 42mag.fr. Il réagissait aux nouvelles mesures prises en soutien des agriculteurs qui ont mis fin à leurs blocus.
« En ce moment, c’est ‘faisons des pesticides encore plus importants’ ! » : Les politiques écologistes indignés par le report du plan Ecophyto
« Les agriculteurs subissent une pression constante de la part de l’industrie agroalimentaire et des supermarchés. Un éleveur ne peut pas vendre son lait plus de 40 centimes, c’est Lactalis qui établit les prix. Nous abordions enfin la question du revenu et finalement nous avons eu droit à des demi-mesures et des manoeuvres de diversion. C’est l’écologie qui est sacrifiée, qui est devenue le bouc émissaire et on va même revenir en arrière sur la question des pesticides », regrette Julien Bayou.
« La FNSEA a eu gain de cause concernant les plans Ecophyto »
Sur la question des produits phytosanitaires, le gouvernement a également fait des concessions, promettant notamment de mettre « en pause » le plan Ecophyto destiné à diminuer l’utilisation des pesticides, une décision qualifiée de « recul significatif » par des organisations environnementales. « C’est mauvais pour le climat, c’est mauvais pour la santé publique et encore pire pour la santé des agriculteurs eux-mêmes qui sont les premiers touchés avec des maladies comme Parkinson, des lymphomes, des cancers de la prostate. Ils n’ont pas constaté de progrès importants sur la question des revenus », prévient Julien Bayou.
Au sujet du plan Ecophyto, « Cela fait quinze ans que les plans ne fonctionnent pas car la FNSEA s’y opposait. La FNSEA a réussi à faire annuler les plans Ecophyto de réduction des pesticides » mais « c’est toute la société qui demande » ces plans parce que « personne ne désire que ses enfants aillent à l’école là où des épandages de pesticides sont effectués à proximité ». Pour Julien Bayou, l’écologie à la française prônée par Emmanuel Macron, « c’est de la moquerie à la française ».