Le chef du gouvernement a abordé le sujet de la formation de son nouveau cabinet ministériel ainsi que des projets à réaliser pour les mois à venir.
Dans le sillage de l’annonce de la réorganisation du gouvernement, Gabriel Attal, le Premier Ministre, a annoncé la composition de son nouveau cabinet au cours d’une interview de près d’une heure sur l’émission « L’Evénement » de France 2, animée par Caroline Roux, le jeudi 8 février. Durant cet entretien, il a également fait référence aux thèmes majeurs qui seront au centre de l’agenda politique dans les mois à venir. Voici quelques-unes des déclarations clés du leader du gouvernement.
Gabriel Attal admet une « inquiétude » concernant Amélie Oudéa-Castéra
Justifiant en premier lieu le départ d’Amélie Oudéa-Castéra du ministère de l’Education nationale – une décision qui a déclenché de multiples controverses depuis sa nomination début janvier – le Premier ministre a convenu qu’elle avait suscité une certaine « inquiétude » et avait exprimé ses regrets. Pour soutenir le remplacement d’Amélie Oudéa-Castéra par Nicole Belloubet à la tête du ministère de l’Education, Gabriel Attal a souligné l’importance de faire avancer le système éducatif, ce qui n’était plus possible dans le contexte actuel.
Cela ne signifie cependant pas qu’Amélie Oudéa-Castéra quitte le gouvernement ; elle conserve son rôle au sein du ministère des Sports et des Jeux olympiques, un poste pour lequel elle a reçu le soutien unanime des différents acteurs du domaine sportif, comme l’a souligné le Premier Ministre.
François Bayrou demeure, « bien sûr », un partenaire de la majorité
Gabriel Attal a aussi désamorcé les tensions au sein de la majorité, suite au refus de François Bayrou, président du MoDem, de rejoindre le gouvernement. Selon le Premier ministre, bien loin d’une crise, il s’agit simplement d’un « désaccord » sur une partie du chemin politique à suivre, qui ne prend pas l’allure d’une « controverse ». À la question de savoir si François Bayrou reste un allié fiable de la majorité, le Premier ministre a confirmé : « Assurément, c’est lui qui l’a affirmé ».
Le travail, la meilleure politique sociale selon Gabriel Attal
Gabriel Attal a exprimé de manière catégorique sa conviction que le travail est le véritable vecteur de l’ascension sociale. Pour tendre vers le plein emploi à la fin de son mandat, il a suggéré d’instaurer une « meilleure prise en charge » des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) qui seront tenus de travailler 15 heures par semaine, selon un modèle qui a déjà été testé dans 18 territoires et sera généralisé à tous les départements du pays.
Le Premier ministre a également réitéré sa volonté de « désintégrer » le « plan social » de la société française, déclarant : »Je veux que nous avancions sur le compte épargne-temps universel », promet-il.
Le Premier ministre rejette l’opposition entre écologie et agriculteurs
Ne voulant pas faire jouer l’écologie contre les agriculteurs, et s’exprimant sur la crise dans le secteur agricole, Gabriel Attal a affirmé que bien qu’une enveloppe de 400 millions d’euros ait été débloquée par le gouvernement pour accompagner la transition écologique, la solution n’est pas encore trouvée. « Je ne crois pas avoir résolu la problématique, mais je me suis engagé sur certaines actions et je sais que mon efficacité sera évaluée par les agriculteurs », a-t-il ajouté.
« Un choc de connaissance » dans l’éducation
Pour répondre à la baisse de niveau des élèves français, Gabriel Attal, ancien ministre de l’Education, a plaidé pour « un choc de connaissance », qui passe notamment par l’instauration, dès la rentrée prochaine, de groupes de niveaux en maths et en français au collège.
Gabriel Attal a également défendu l’option du redoublement qui sera à nouveau entre les mains de l’équipe pédagogique et non plus des parents. Il soutient que « personne n’est mieux placé qu’un enseignant pour déterminer si un enfant a le niveau requis pour monter en classe supérieure ».
La crise de l’habitat parmi les « priorités » du gouvernement
En plus des questions relatives aux jeunes et aux agriculteurs, Gabriel Attal considère que la crise du logement est la troisième « priorité » qui orientera les 100 premiers jours de sa mandature. « Avant la fin du mois, nous identifierons 30 zones en France où nous voulons voir rapidement des logements construits », a-t-il assuré. « L’objectif, c’est d’avoir 30 000 logements dans ces zones dans les trois ans », a-t-il rappelé.
Gabriel Attal « assume » de coopérer avec « tout le monde » à l’Assemblée nationale
En dépit des critiques de la gauche après ses déclarations dans le journal Le Monde, où il affirmait que « l’arc républicain, c’est l’hémicycle » de l’Assemblée, où siègent 88 députés du Rassemblement national, Gabriel Attal « assume » de collaborer « avec tout le monde » à l’Assemblée nationale, y compris avec des groupes avec lesquels il est « radicalement en désaccord ». « Ma position a toujours été que je dois écouter tout le monde », se défend-il.