Effectuant des visites sur site, le premier édile du Havre et leader du parti Horizons, creuse son sillon en anticipation des futures élections présidentielles.
Le mardi 13 février, l’ex-chef du gouvernement entreprend une « plongée » de trois jours dans les territoires de la Sarthe et de la Mayenne, où les questions de santé, d’industrie et d’agriculture seront au cœur des discussions. Selon un de ses collaborateurs proches, cela fait partie d’une nouvelle approche de ses déplacements, qui lui permettent de « prendre le temps nécessaire pour s’imprégner » de chaque endroit. « Il souhaite découvrir la France comme elle est, et sentir, comprendre la réalité du pays ».
Tout ceci n’est qu’un prélude, car, selon un député haut placé du parti Horizons, « les choses vont s’accélérer ». Des visites sur le terrain, une réunion des dirigeants du parti à Besançon en avril, suivie d’un congrès en décembre, sont prévues dans son emploi du temps. À ce moment-là, Édouard Philippe envisage, d’après un de ses proches cité par 42mag.fr, de « transmettre un message et de tracer les lignes d’un projet politique de long terme ». Ce sera après les élections européennes et presque deux ans avant l’élection présidentielle.
Edouard Philippe s’attèle à son entreprise, « il élabore un équipe et un ensemble de principes », d’après une ministre. Il reste fidèle à ses racines à Horizons, son parti local où il est élu, et poursuit son ancrage dans ce cadre, ce qui le « rassure », selon une autre voix de l’exécutif. Le maire du Havre se nourrit d’idées provenant de notes rédigées par des experts, des élus, des fonctionnaires et un réseau de 25 groupes de travail sur les sujets qu’un président se doit de maîtriser parfaitement.
Un jeune équilibriste face à la majorité
Dans ses relations avec la majorité parlementaire, il navigue adroitement pour éviter toute érosion de soutien. Un jour loyaliste, le lendemain contestataire, comme quand il a dénoncé une composition « intrigante » du dernier gouvernement, dans les colonnes de La Tribune Dimanche. « Il ne doit pas se positionner comme l’héritier » d’Emmanuel Macron, « tout en évitant de s’aliéner sa propre base », résume un responsable d’Horizons. En coulisses, il évite avec précaution les tirs amis, tout en gardant à l’esprit l’horizon de 2027. Il devra aussi se différencier des nouveaux venus, comme un certain « Gabriel Attal », qui selon une source proche du camp macroniste, pourrait « rendre ringard tout le monde ».
Edouard Philippe se prépare également à « un sur-exposition qui est à l’opposé de son image de marque » selon l’un de ses contacts, mais dans une mesure raisonnable. Autour de lui, on estime que les Français « vont réclamer un retour au classicisme », avec moins d’usage des réseaux sociaux comme le fait régulièrement Marine Le Pen. C’est également dans le but de construire un duel avec le Rassemblement National qu’il entame ces visites dans les régions de la France profonde.