La secrétaire d’État aux Anciens Combattants, Patricia Mirallès, estime que « l’intronisation au Panthéon » symbolisera « une interaction entre la Nation et les étrangers qui ont fait le choix de s’unir à la France ».
« Est-ce qu’on peut participer à une célébration avec des personnes adhérant toujours à l’idéologie nazie, tout en honorant une victime de ce même régime ? », pose comme question ce mercredi 21 février Patricia Mirallès. En tant que secrétaire d’État en charge des Anciens Combattants et de la Mémoire, elle intervient sur France Bleu Hérault avant l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian, un événement auquel assistent des représentants du Rassemblement national. Malgré l’opposition du comité de soutien à cette reconnaissance posthume de Manouchian, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont confirmé leur présence à la cérémonie qui a lieu ce mercredi soir. Patricia Mirallès dit être à l’écoute des réactions provenant « des proches des personnes exécutées et des victimes de l’atroce régime nazi ». « Le respect c’est d’écouter les proches », déclare la secrétaire d’État qui précise qu’on « ne peut pas participer à une célébration avec des personnes regrettant encore l’époque du nazisme ».
Patricia Mirallès explique la raison de cette cérémonie : le résistant communiste d’origine arménienne, Missak Manouchian, rejoint le Panthéon avec 23 autres de ses camarades. Leurs noms seront gravés en lettres d’or à l’entrée de la chambre funéraire où seront inhumés Manouchian et son épouse Mélinée. Est notamment mentionné le nom d’Olga Bancic, résistante des FTP-MOI de la région parisienne qui fut « non exécutée par fusillade, mais bien décapitée ». La secrétaire d’État met en avant le parcours d’Olga Bancic pour illustrer que « les femmes combattantes, résistantes, étaient aussi courageuses » que les hommes.
Pour Patricia Mirallès, cette « entrée au Panthéon » sera « un moment de rencontre entre la Nation et les immigrants étrangers qui avaient fait le choix de la France ». C’est un « moment de consensus national ». Elle pense qu’il est « essentiel de considérer l’histoire telle qu’elle est, de la rencontrer sans la réinterpréter durant ces heures sombres qui sont les nôtres ». En effet, « en France, quand on partage l’Histoire, on la partage avec les immigrants, les étrangers, les juifs qui ont offert leur vie et qui avaient fait le choix de notre pays », rappelle-t-elle.
De plus, Patricia Mirallès évoque la veillée organisée mardi soir au Mont-Valérien, en hommage à Missak Manouchian et ses camarades français et étrangers, sur le lieu de leur fusillade 80 ans plus tôt. La secrétaire d’État souligne que « près de 600 personnes » ont assisté à cette veillée, un événement qu’elle qualifie de « moment assez marquant ».