La collecte de témoignages vise principalement à aider le gouvernement à « élaborer des stratégies publiques performantes », a clarifié vendredi la ministre déléguée responsable de l’Égalité entre les sexes.
Dans le cadre de sa mission dédiée aux violences sexistes et sexuelles, l’administration française va lancer une collecte de témoignages, a déclaré le 8 mars sur 42mag.fr Aurore Bergé, en tant que ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Les personnes intéressées à participer sont invitées à envoyer leur histoire à l’adresse électronique temoignages-efh@pm.gouv.fr, a précisé la ministre déléguée. Celui-ci rappelle que l’identité des témoins restera entièrement anonyme et confidentielle. À moins que le témoin décide de le faire, ces témoignages resteront confidentiels. Aurore Bergé a également souligné que ces messages seront examinés par elle-même mais également par des experts juridiques et des fonctionnaires travaillant sur cette mission.
La ministre déléguée espère que grâce à ces témoignages, la situation actuelle pourra être mieux appréciée et par conséquent, des politiques publiques plus efficaces pourront être élaborées. Elle a cité pour exemple la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, qui après avoir récolté des milliers de témoignages, a su mettre en lumière l’étendue du problème et identifier les mécanismes en jeu.
De la même manière, la mission relative aux violences sexistes et sexuelles vise à comprendre les facteurs en jeu, avec comme objectif de définir des mesures correctives appropriées, a expliqué Aurore Bergé. Elle a souligné que personne n’est à l’abri, en faisant allusion aux scandales récents dans le milieu du cinéma francophone et du sport. Elle a regretté que les personnes les plus vulnérables et celles qui craignent pour leur carrière n’aient souvent pas le pouvoir d’agir face à ces situations oppressantes.
Une initiative « de trois mois »
La mission est mise en œuvre en association avec plusieurs ministères : Justice, Sports, Culture, Fonction publique, afin de garantir l’instauration de contre-pouvoirs partout où une domination hiérarchique est mise en évidence. C’est ce que nous devons garantir », a renchéri Aurore Bergé. Elle a assuré que cette opération, consacrée aux violences sexistes et sexuelles, se déroulera pendant « trois mois », l’objectif étant d’agir rapidement et efficacement.
Elle a également précisé qu’il ne s’agissait pas nécessairement d’augmenter les ressources budgétaires mais d’établir des règles claires pour combattre les violences sexistes et sexuelles au sein de ces organisations. Même si le budget du ministère en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes a été réduit de 7 millions d’euros, Aurore Bergé a assuré que « pas un euro ne sera prélevé sur la prise en charge de la lutte contre les violences faites aux femmes ou du planning familial ». Pour le moment, il y a peu de choses sur lesquelles elle est prête à faire des concessions, mais ajouta que des débats étaient en cours avec le Ministère de l’Économie, qui a annoncé une économie de 10 milliards d’euros en 2024.