La plupart cherche à démentir la conception erronée qui suppose que le pays se pencherait inévitablement vers une droite plus forte dans tous les aspects. Ils ont pour ambition de faire face à une autre modification sociétale : le défi lié à la question de la fin de vie.
Lundi 4 mars, en congrès à Versailles, les élus français ont voté en faveur de l’inscription de l’avortement dans la Constitution, avec un écrasant majorité de 780 voix pour et seulement 72 contre. Ainsi, la France devient le premier pays au monde à inclure dans ses textes fondamentaux « le droit assuré aux femmes de recourir à l’avortement ». « Un honneur pour la France, un message universel », s’est réjoui Emmanuel Macron, qui a prévu l’officialisation de cette révision constitutionnelle pour le vendredi 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Pour la première fois, la cérémonie sera accessible au public. Ce texte au retentissement historique, soutenu massivement par le Parlement et l’opinion publique, nourrit au sein de la majorité l’ambition d’aboutir à une autre grande réforme sociétale.
Cette autre grande réforme porte sur la législation entourant la fin de vie, qui a été repoussée à maintes reprises. Gabriel Attal a assuré que le sujet serait débattu à l’Assemblée « avant l’été ». Emmanuel Macron devrait quant à lui bientôt clarifier ses intentions. L’Élysée a annoncé qu’une « déclaration imminente » serait faite à ce sujet. Le président a longtemps hésité. Il y a presque un an, la convention citoyenne sur la fin de vie a rendu son rapport. Emmanuel Macron a consulté régulièrement les représentants des religions, mais sans grande chance de les convaincre. L’opposition de l’Église est un dogme, comme l’a montré leur refus catégorique, lundi dernier, de l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Toutefois, cette influence religieuse s’estompe dans la société française.
Soutien de trois quarts des Français
La question de la fin de vie est plus clivante que celle de l’IVG dans la Constitution. D’une part, au sein du corps médical, beaucoup appellent à une augmentation des ressources pour améliorer les soins de fin de vie. Le débat concerne également l’encadrement de l’assistance médicale à mourir. Cependant, selon les sondages, trois quarts des Français soutiennent cette réforme. Elle offre également l’opportunité pour la majorité de démentir l’idée que la France se radicalise inévitablement dans tous les sujets. C’est vrai pour certains thèmes sécuritaires ou identitaires, mais faux en ce qui concerne la plupart des changements de société. « Il ne faut pas se hâter, l’important c’est le résultat », indique l’Élysée, tout en assurant que « ce qui a été fait pour l’IVG et l’élargissement de la PMA à toutes les femmes, sera bientôt réalisé pour la fin de vie ».