Les Jeux olympiques de Paris devraient coûter à l'Etat entre trois et cinq milliards d'euros, a estimé mardi la Cour des comptes française, alors que de nouveaux chiffres révèlent l'endettement croissant du pays.
« Nous ne connaissons toujours pas le coût des Jeux olympiques », a déclaré mardi à la radio France Inter Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes française.
« (Mais) ces jeux coûteront entre trois, quatre ou cinq milliards d'euros », a-t-il déclaré.
Moscovici avait estimé en janvier de l'année dernière que le coût final pour les contribuables serait « d'environ trois milliards d'euros », ce qui représente une augmentation par rapport aux prévisions budgétaires du gouvernement de l'époque, qui étaient de 2,44 milliards d'euros.
La facture de chaque Jeux olympiques augmente souvent dans les dernières étapes des préparatifs, à mesure que des coûts non budgétisés apparaissent ou que des fonds supplémentaires sont nécessaires pour accélérer les travaux de construction inachevés.
Primes du secteur public
Sous la menace de grèves, le gouvernement français négocie actuellement des primes uniques pour le personnel du secteur public qui travaillera pendant les Jeux, les indemnités versées à la seule police pouvant atteindre 500 millions d'euros.
Le coût global des Jeux de Paris, y compris les fonds privés et publics, a été récemment estimé à environ neuf milliards d'euros, contre 6,6 milliards d'euros budgétisés lors de la sélection de la ville en 2017.
Faire des comparaisons de coûts entre les jeux est difficile en raison du manque de transparence des chiffres et de la complexité de comparer les investissements entre les pays.
Jeux dépassant le budget
Mais une étude réalisée en 2020 par des universitaires de l’Université d’Oxford a conclu que tous les jeux d’été depuis 1960 avaient dépassé le budget prévu, les coûts moyens liés au sport étant entre deux et trois fois supérieurs à l’estimation initiale.
Les dépenses excessives les plus notoires ont eu lieu à Montréal en 1976 et à Rio de Janeiro en 2016, où les deux villes se sont retrouvées au bord de la faillite et embourbées par les dettes, ainsi qu'à Athènes en 2004, ce qui a contribué à la dette et à la crise financière du pays.
Les organisateurs parisiens avaient promis des jeux « sobres », en utilisant les infrastructures sportives existantes pour 95 pour cent de leurs besoins afin de limiter les nouvelles constructions et les coûts.
Le déficit budgétaire de la France a bondi à 5,5 % du produit intérieur brut l'année dernière, selon les chiffres publiés mardi, accentuant la pression sur le gouvernement du président Emmanuel Macron pour qu'il trouve des réductions de coûts et des économies.
La dette du secteur public français s'élève désormais à 110,6 % du PIB, faisant du pays le troisième pays le plus endetté de la zone euro, surperformant seulement les retardataires de la Grèce et de l'Italie.