Le projet de loi concernant le nucléaire et les énergies renouvelables, qui était initialement prévu pour l’été 2023, a été reporté. Les craintes du gouvernement concernent la réaction des parlementaires ainsi que celle de l’opinion publique.
La question de l’autonomie énergétique est censée être traitée dans un document qui devrait être publié avant août 2023. La France a prévu de mettre en place une législation qui déterminera le nombre de centrales nucléaires à construire, proposera des solutions pour le chauffage et prendra une décision sur les énergies renouvelables. Cependant, le débat sur ce sujet n’a pas encore été lancé à l’Assemblée, en raison des incertitudes concernant le soutien majoritaire. Il s’agit d’une question sensible, en particulier avant les élections européennes.
l’indignation du MEDEF vis-à-vis d’une éventuelle augmentation des tarifs de l’électricité
Patrick Martin, à la tête du Medef, se dit insatisfait de la situation actuelle. Il estime que ces hésitations n’apportent aucune garantie aux entreprises, car l’absence d’une véritable stratégie énergétique pourrait engendrer une hausse des prix de l’énergie. Selon lui, si l’on produit plus d’énergie nucléaire et renouvelable dans le pays, cela supposera une plus grande production d’électricité, ce qui entraînera une baisse des tarifs. Le coût de l’électricité est effectivement un enjeu économique crucial.
Les contradictions sont palpables entre ceux à gauche qui souhaitent réduire la proportion d’énergie nucléaire, et ceux à droite qui s’opposent à l’expansion des énergies renouvelables. Face à cette situation, l’exécutif est contraint d’hésiter entre l’élaboration d’un vaste texte juridique, semblable à une grande loi sur l’énergie, ou la poursuite de ses objectifs par des mesures réglementaires plus restreintes, afin de contourner le processus parlementaire.
EDF peine cependant à suivre ce rythme. Même si ces derniers mois, la société a redoublé d’efforts pour régler de nombreux problèmes techniques, notamment la corrosion de ses réacteurs nucléaires, les défis persistent. Vendredi 8 mars, nous avons appris qu’un réacteur d’une centrale nucléaire en Gironde était également touché par la corrosion. De plus, l’EPR de Flamanville, avec ses 12 années de retard et sa facture multipliée par quatre, se fait toujours attendre. Enfin, la réalisation du programme de construction des six autres réacteurs, les ERP2, initialement estimée à plus de 50 milliards d’euros, pourrait finalement coûter plus cher.