Suite à la démission du Premier ministre d’Haïti mardi dernier, l’auteure Yanick Lahens pointe du doigt un arrangement entre certains éléments de la classe politique et les groupes de malfaiteurs.
En raison de la hausse de la violence en Haïti, Ariel Henry, le Premier ministre, a remis sa démission, selon Yanick Lahens, écrivaine haïtienne. Le mercredi 13 mars, depuis la capitale, Port-au-Prince, elle avance que cette démission a donné un statut aux gangs qui peuvent désormais envisager de renverser le pouvoir en place.
Yanick Lahens croit que les gangs sont soutenus par des acteurs aussi bien nationaux qu’internationaux. Située à un emplacement stratégique, Haïti est le lieu parfait pour le transit de différentes sortes de trafics. D’après l’écrivaine, les trafiquants bénéficient d’autant plus que les institutions haïtiennes sont en déclin. De plus, elle dénonce la connivence entre les gangs et certains politiciens qui exploitent les premiers pour se maintenir au pouvoir.
Port-au-Prince, une métropole qui étouffe le reste du pays
Yanick Lahens, qui a remporté le prix Femina en 2014 grâce à son roman « Bain de Lune », explique qu’elle n’a jamais été confrontée à tant de violence dans son pays. Bien que vivant dans un quartier épargné par la violence, elle éprouve de la compassion pour ceux qui ont vu leurs maisons pillées et leurs affaires réduites en cendres, voire qui ont subi des violences ou ont perdu des proches.
A Port-au-Prince, seuls les quartiers aisés semblent échapper à cette violence. Malgré la situation, le fonctionnement des écoles, restaurants, supermarchés et hôpitaux privés continue normalement. Cependant, dans certaines parties de la capitale, toutes ces infrastructures ont été détruites. Elle suppose que ceux qui occupent ces quartiers indulgents face à la violence pourraient en être les instigateurs.
Malgré tout, elle croit encore en l’avenir. Pour elle, cet espoir réside hors de Port-au-Prince, qui est une métropole qui efface le reste du pays. Dans certaines régions, bien que le nombre de policiers soit limité, voire inexistant, la vie continue normalement. Les habitants de ces zones trouvent des solutions pour assurer leur propre survie et, selon elle, la vie en dehors de la métropole est différente et nettement meilleure.