Chaque jour, une célébrité fait irruption dans l’univers d’Élodie Suigo. Ce mercredi 17 avril 2024, c’est l’acteur et humoriste Ahmed Sylla qui se distingue. Il joue le premier rôle dans la récente réalisation de Ludovic Bernard, intitulée « Ici et là-bas ».
Ahmed Sylla, ce comédien qui ne cesse de sourire
Ahmed Sylla, avec son sourire permanent et communicatif, est connu pour sa franche spontanéité. C’est un artiste qui s’est fait connaître par ses performances dans le spectacle « Samba Show » avant de faire ses débuts dans les cafés-théâtres, puis sur grand écran dans le film « L’Ascension » de Ludovic Bernard en 2017, suivi de « Chacun pour tous » de Vianney Lebasque en 2018 et « Le Dindon » de Jalil Lespert en 2019.
Le mercredi 17 avril, on retrouve Sylla au cinéma dans « Ici et là-bas » de Ludovic Bernard. L’histoire tourne autour d’Adrien et de Sékou, deux cousins aux réalités radicalement différentes. Vivant au Sénégal depuis 15 ans avec sa compagne Aminata, Adrien attend un enfant lorsqu’il est renvoyé en France pour un problème de visa. Tombé dans l’univers parisien de son cousin Sékou, un vendeur, il va se retrouver entrainé dans une aventure loufoque à travers la France. Sékou dépend de son cousin pour s’adapter à une société qui accorde beaucoup d’importance aux origines, évoquant ainsi la notion de terroir.
Le regard d’Ahmed Sylla sur l’immigration et la citoyenneté française
Franceinfo a demandé à Sylla si l’inversion des rôles d’immigrés dans le film, qui montre le quotidien surprenant de la politique d’immigration, l’a séduit. Sylla a répondu favorablement, ajoutant que le film reflète son identité franco-sénégalaise tout en mettant en valeur la beauté de la France et du Sénégal.
Il a ensuite parlé d’un hommage discret à sa mère dans le film. Ses parents ont quitté le Sénégal dans les années 1980 et ont dû se battre pour s’intégrer en France. Il a parlé du racisme quotidien qu’il a expérimenté en tant qu’enfant et plus tard à l’école, et de sa désire d’éviter de jouer à la victime malgré les défis.
Quand on a demandé à Sylla si le film mettait en avant le rôle de l’intégration tout en respectant les traditions, la culture et les valeurs qui nous construisent, il a répondu que le film illustre parfaitement cela. Selon lui, l’acceptation de soi est fondamentale, et renier ses origines n’est pas nécessaire pour être pleinement français.
Il a déploré le fait que certains tentent de priver des personnes de leur droit à être français et s’emparaient du drapeau français, alors qu’il l’aime et le trouve magnifique. Il a déclaré qu’il était offensé par le débat sur qui a le droit d’être français.
Les relations familiales et l’épanouissement personnel au cœur de ses films
Sylla se considère comme construit par l’amour et le regard de sa mère, et le fait de la convaincre que sa carrière d’acteur était légitime et qu’il pourrait en vivre, a renforcé sa détermination. Il trouve une grande satisfaction à voir la fierté de sa mère quand elle le voit à la télévision ou dans ses spectacles.
Il a également parlé du rôle central de la famille dans le film. Le fait d’être considéré comme un membre de la famille par une grande partie de son public est un honneur pour lui.
Sylla est convaincu que la majorité des Français ne sont pas racistes, même si le racisme existe, par exemple dans l’accès à l’emploi et aux services bancaires. Il s’identifie en tant que Français sans se poser de questions et ne souhaite pas en faire un combat.
Concluant l’entretien, Sylla a partagé à quel point le théâtre a été une révélation pour lui étant jeune, et comment l’humour demeure une force motrice dans sa vie. Il a rappelé que le sourire est ce qu’il y a de plus beau, et que le fait de voir les gens sourire le réjouit énormément.