Une lettre publique a été signée par un ensemble de sept mille artistes, demandant une amélioration de leurs gains sur les sites d’écoute de musique en continu.
Les services de streaming en ligne sont accusés de fonctionner « en dehors des règles », selon le dire d’Anne Bouvier, la présidente de l’Adami (Administration des droits des artistes et musiciens interprètes), lundi 13 mai, lors d’une interview sur 42mag.fr. L’Adami, organisation en charge de la gestion des droits des acteurs et musiciens en ce qui concerne la diffusion de leurs œuvres enregistrées, coordonne une lettre ouverte signée par 7000 artistes qui revendiquent une rémunération plus juste sur les plateformes de streaming, à la veille du début du festival de Cannes. Cette lettre ouverte, initiée par l’Adami, demande que la rémunération des artistes soit « proportionnée au succès de l’œuvre à laquelle ils contribuent ».
« Nous espérons faire réagir les plateformes qui semblent ignorer les revendications des syndicats, » affirme Anne Bouvier. La présidente de l’Adami espère que « les pouvoirs publics » vont « faire pression sur ces plateformes » pour qu’elles prêtent attention à ces demandes. Elle considère que ces plateformes se comportent comme si elles étaient « au-dessus des lois » et critique une « approche très américaine du droit d’auteur », où un paiement forfaitaire est versé pour un tournage. « Ensuite, ils contrôlent tous vos droits et font ce qu’ils veulent. « Mais ce n’est pas comme ça que ça se passe en Europe », insiste Anne Bouvier.
« Un réveil » des artistes français
L’actrice pense que les artistes français commencent à se « réveiller ». « On peut sentir un grondement, des signes avant-coureurs que nous n’avions jamais perçus auparavant, car de nombreux acteurs et actrices ont contacté leur agent pour leur dire qu’ils ne comprennent pas pourquoi ils reçoivent de moins en moins de droits. » Anne Bouvier sent « une saturation » et pense qu’une « grève est possible », à l’instar de ce qui a été fait par les Américains. « Sinon, ça pourrait être aussi un dépôt de plainte. C’est ce que les acteurs italiens ont fait. »
Anne Bouvier salue également les signataires de cet article, dont Swann Arlaud, Alain Chamfort, Sandrine Bonnaire, Valérie Donzelli ou Agnès Jaoui. « C’est très brave de leur part », car ils « mettent leur réputation et leur carrière en jeu, car ils prennent un risque. « J’espère que les plateformes les écouteront », rajoute la présidente de l’Adami.