Les deux principaux syndicats français étaient une fois de plus unis mercredi pour les défilés du 1er mai après la marche politiquement chargée de l'année dernière contre l'impopulaire réforme des retraites du gouvernement.
La CGT et la CFDT ont défilé côte à côte dans au moins la moitié des villes françaises, dont Paris, sous les slogans épars de promotion de la paix, de lutte contre l'austérité et d'appel à une « Europe plus protectrice pour les travailleurs » avant les élections européennes de juin.
Au total, 265 rassemblements ont eu lieu à travers le pays.
Des manifestants pro-palestiniens et anti-olympiques ont grossi les rangs de nombreux défilés, tandis que les agriculteurs se plaignant des formalités administratives excessives en matière de règles environnementales se sont joints à eux.
Violence
A Lyon, 22 personnes ont été interpellées et deux policiers blessés après l'attaque d'une banque par des individus cagoulés. Des violences similaires ont également éclaté à Nantes, dans l'ouest du pays.
Vingt-cinq personnes ont été interpellées à Paris en marge du défilé avant même son départ. Les autorités ont publié un tweet faisant état d'armes, dont un couteau et une paire de coups de poing américains, qui avaient été confisquées.
Une source policière a déclaré à 42mag.fr que les autorités étaient prêtes à accueillir des manifestants d'ultra-droite comme d'ultra-gauche, avec quelque 12 000 policiers et gendarmes déployés dans tout le pays, dont 5 000 à Paris.
Pendant ce temps, l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, président du mouvement de gauche Place publique au Parlement européen, a été contraint de quitter une manifestation dans le centre-ville de Saint-Etienne après avoir été pourchassé par de jeunes manifestants qui lui ont lancé des œufs remplis de peinture.
Glucksmann a déclaré qu'il avait été la cible de « petits groupes violents » dans une attaque qui était le résultat de « des mois de haine et de calomnies » savamment orchestrées par l'extrême gauche.
Le Premier ministre Gabriel Attal et le chef du parti d’extrême gauche France Insoumise Jean-Luc Mélenchon ont tous deux condamné les violences.
Baisse du taux de participation
Le taux de participation devrait être inférieur aux chiffres records enregistrés lors des rassemblements de la Journée internationale des travailleurs 2023, lorsque les huit syndicats du pays ont manifesté bras dessus bras dessous contre un projet – qui est depuis devenu loi – visant à relever l'âge de la retraite.
La dernière fois que les huit principaux syndicats français avaient organisé des défilés unis pour le 1er mai, c'était en 2009, lors de la crise financière, lorsque 1,2 million de personnes avaient manifesté.
Après que la loi sur les retraites ait été adoptée à toute vapeur par le Parlement par décret l’année dernière, entre 800 000 et 2,3 millions de personnes (responsables de la police et des syndicats respectivement) sont descendues dans la rue pour exprimer leur opposition – certaines manifestations devenant violentes.