Règle n°1 : choisir une personne au hasard dans la rue
Règle n°2 : lui donner un gros coup de poing histoire de la mettre K.O
Règle n°3 : s’enfuir lâchement et recommencer plus tard
Voilà le principe du Knockout Game, un nouveau jeu qui fait polémique aux États-Unis.
« Tu ne tueras point »
Une parole sainte que plus personne ne respecte. Certains se contenteront d’écraser du bout d’une chaussure une araignée repérée dans un coin. D’autres, plus téméraires, iront même jusqu’à l’homicide volontaire. Qui n’a jamais foncé dans le tas en jouant à GTA, juste pour le fun, ou noyé/cramé/électrocuté un Sims ?? Et ça vous a fait marrer de voir votre pauvre petit Sims galérer dans la piscine pour chercher l’échelle que vous avez, au préalable, pris le soin de supprimer afin qu’il nage jusqu’à l’épuisement… Oh, ça va, si les créateurs ont inclus cette fonction, c’est pour profiter de ce pouvoir virtuel. Même si ces quelques actes ne sont pas réglos vis-vis du commandement dicté par le grand patron, ils ne représentent pas de conséquences majeures tant que l’on ne passe pas réellement à l’acte. L’essentiel est de ne pas franchir la limite. Néanmoins, la situation se complique lorsque des personnes poussent le vice au maximum et pense que puncher des gens au hasard et les mettre K.O pour de vrai, c’est cool.
Alex Delarge et son gang sont de retour
Un nouveau jeu a fait son apparition aux États-Unis: le Knockout Game. Le principe ? Choisir une personne au hasard dans la rue et la frapper d’un coup de poing et le plus fort possible afin de la mettre K.O. Un professeur de Pennsylvanie en a fait les frais l’année dernière. Alors que Jim Addlespurger se rendait à son domicile, une bande d’ados le prend pour cible et l’un d’eux lui porte un coup de poing au visage, ce qui le met immédiatement à terre. La vidéo est diffusée sur une chaine nationale américaine et créée la polémique. Les images sont choquantes et d’une violence sans nom. En plus de cette attaque, les cas se sont multipliés à travers les États-Unis, de San Diego à Saint Louis, en passant par Chicago et Syracuse, ville où deux hommes ont été tués à cause du Knockout Game. À New York, la police a recensée sept attaques. Marwell Weaver, âgé de 17 ans a été arrêté et a témoigné depuis la prison sur les actes violents qu’il a commis. « Quelqu’un a balancé : vous voulez jouer ? Les gens ont suivit, et une chose entraînant une autre, tout a mal tourné ». Le professeur agressé en Pennsylvanie s’en est sorti, et il a déclaré dans une interview que « ces jeunes jouent sans réfléchir aux conséquences néfastes que cela peut avoir ». Et c’est bien ça le problème : comme tous jeux, ils font ça pour s’amuser, pour le fun. Ils ne se rendent pas compte de la gravité de la situation.
L’origine du Knockout Game remonte à 2011. Les premiers coups de poing font leur début à St Louis sur une immigrante Vietnamienne de 72 ans, qui ne tient pas le coup et décède. Ce nouveau divertissement se répand un peu partout à travers le pays, les médias s’emparent rapidement de la polémique puis plusieurs meurtres sont fortement liés à ce jeu mortel dont un étudiant de 20 ans à St Cloud dans le Minnesota, un homme de 51 ans à Syracuse, New York, et un autre de 46 ans dans le New Jersey. Certains groupes profitent de cette situation pour parler de crimes racistes anti-blancs, car la plupart des attaquants étaient afro américains et les victimes étaient blanches, mais cette accusation ne peut être confirmée car les cibles semblent prises au hasard, qu’importe leur âge, leur sexe ou leurs origines.
Une claque pour adoucir les mœurs
Cet été, un spin off du Knockout Game émerge de Vine, application permettant de créer des mini-vidéos, sous le tag Smack Cam. Le procédé est identique à 5 doigts près : le coup de poing est remplacé par une claque. Le premier Smack Cam est lancé par Max Jerry, qui depuis a mis en ligne sur Youtube une compilation de ces vidéos gags. 291,000 vues en tout. Apparemment, ça fait rire. Un grand nombre de vidéos de Smack Cam est publiée. Mais la plupart vont trop loin : les victimes sont des femmes et les claques ressemblent à des coups. Les blogs Jezebel et Complex ont tous deux critiqué l’engouement des gens pour cette violence gratuite. Face à ces débordements, le créateur de cette mode, Max Jerry, a immédiatement réagit en déclarant : « je suis très effrayé de voir à quel point les gens dérapent dans leur Smack Cam. Quand les mecs claquent les filles, frappent les animaux et même les enfants, ils perdent le contrôle, surtout quand ils utilisent des objets dangereux. Si j’ai commencé à faire des Smack Cam, c’est pour m’amuser, et non pour voir des gens en blesser d’autre ».
Vidéo – Max Jerry #SmackCam
Pour l’instant, le phénomène Knockout Game n’a pas dépassé les frontières américaines et d’après Alan Roble, professeur de l’université de Baylor et auteur d’une thèse sur ce jeu, rien ne peut affirmer que le Knockout Game va prendre de l’ampleur au niveau national. Espérons que cette ultra violence ne s’étende pas davantage et que, comme tous les effets de mode, qu’elle tombe dans l’oubli aussi vite qu’elle est apparue.