Le budget pour l’année 2025 doit être approuvé avant la clôture de l’année actuelle, toutefois, son élaboration demeure floue en raison du fait que le nouveau chef du gouvernement n’a pas encore été désigné.
Emmanuel Macron s’est rendu dans le sud de la France le jeudi 15 août pour marquer le 80e anniversaire du débarquement en Provence. Les partis politiques commencent à montrer des signes d’impatience face à l’absence de communication du président concernant la nomination du prochain Premier ministre, ce qui retarde la formation d’un nouveau gouvernement. Cependant, les délais budgétaires se rapprochent, mettant une pression considérable sur l’exécutif.
Le vote prévu cet automne pour le budget 2025 s’annonce comme un moment clé, surtout face à l’urgence de redresser les finances publiques de la France. En effet, le pays devra se justifier auprès de la Commission européenne dès la rentrée scolaire, en raison d’un déficit public jugé « trop élevé », qui a atteint 5,5 % en 2023, bien au-dessus du plafond fixé à 3 %.
Un calendrier perturbé par la dissolution
Ce budget représente ainsi un moment charnière, pourtant, le gouvernement qui sera chargé de diriger les débats reste inconnu, ce qui complique l’adoption de ce texte d’importance politique, surtout dans une Assemblée où les forces politiques sont divisées en trois blocs. La dissolution a eu pour effet de dérégler le calendrier habituel, et des procédures se retrouvent reportées. À cette période de l’année, les ministères devraient en principe avoir reçu ce qu’on appelle les « lettres de plafond », qui exposent en détail les allocations budgétaires prévues pour l’année suivante ainsi que les économies à mettre en œuvre.
Cependant, ces documents élaborés par Bercy sont encore entre les mains du Premier ministre, qui est actuellement en situation de démission. Gabriel Attal n’a pas encore signé ces lettres. « Il ne se ferme pas la porte à la possibilité de le faire, si la situation évolue d’ici la semaine prochaine, » a indiqué son équipe à 42mag.fr. En attendant, il est clairement stipulé qu’il n’est pas question de « ajouter à la confusion » en signant et en transmettant ces lettres, car elles pourraient être reconsidérées par le futur gouvernement, qu’il soit de gauche ou de droite.
Un examen prévu début octobre à l’Assemblée
Le gouvernement dispose jusqu’à la mi-septembre pour transmettre son projet de loi au Conseil d’État avant l’examen prévu début octobre au Parlement. Bien qu’aucune crise ne se profile pour le moment, la procédure demeure très encadrée. Emmanuel Macron prend du temps pour désigner le prochain Premier ministre. Si cette nomination a lieu la semaine prochaine, le nouvel occupant de Matignon se verra dans l’obligation de former un cabinet, une tâche qui pourrait s’étendre sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Ce gouvernement devra ensuite réviser le document préparé par Bruno Le Maire dans un laps de temps très court, tandis que les députés de l’opposition n’auront toujours pas accès à une version pour préparer leurs réponses. Ce scénario pourrait bien représenter le plus grand embouteillage politique à la fin de l’été.