Le religieux âgé de 82 ans était lié à l’artiste et est célèbre pour avoir été l’évêque des célébrités. Il fait également l’objet d’accusations d’agressions sexuelles sur des mineurs.
Les funérailles d’Alain Delon, décédé dimanche à l’âge de 88 ans, se tiendront le samedi 24 août dans la chapelle privée de sa demeure à Douchy, dans le Loiret. La cérémonie sera conduite par l’ancien évêque Jean-Michel Di Falco, conformément aux désirs du défunt, qui avait déjà choisi cet ancien évêque de Gap, longtemps perçu comme l’aumônier des personnalités, pour présider cette célébration.
Une personnalité médiatique au sein de l’Eglise
Jean-Michel Di Falco a été l’un des évêques les plus en vue en France. Il a été ordonné prêtre en juin 1968, a enseigné dans des établissements catholiques de 1969 à 1984, puis a été le porte-parole de la Conférence des évêques de France pendant une période prolongée, de 1987 à 1996. En 1997, il est nommé évêque auxiliaire de Paris auprès du cardinal Jean-Marie Lustiger, puis devient évêque de Gap et d’Embrun en 2003. Éloigné de Paris, il a su se rendre visible en faisant la promotion de son diocèse, notamment en 2007 en adoptant l’image d’une bière pour valoriser un site de pèlerinage, et en exposant une Pietà illustrant le Christ décédé sur une chaise électrique dans la cathédrale en 2009.
Di Falco est également l’auteur de plusieurs livres, directeur de la revue Les Fiches du cinéma, chroniqueur religieux sur RTL dans les années 1980, et cofondateur de la chaîne catholique KTO en 1999. Ses interventions se sont multipliées sur différents sujets. En 2009, lorsque le pape Benoît XVI déclare que l’utilisation des préservatifs « aggrave le problème du sida », il se dissocie de cette affirmation en la qualifiant de « phrase de trop ».
Dans un autre registre, il a lancé en 2010 le projet musical Les Prêtres, dont les trois albums, qui allient chants religieux, musique classique et succès populaires, ont eu un grand écho.
L' »évêque des célébrités »
L’ancien évêque, qui a pris sa retraite en 2017 à l’âge limite de 75 ans, connaissait Alain Delon « depuis longtemps ». L’acteur se disait croyant, bien qu’en 2018, lorsqu’il a été interrogé par Paris Match , il a déclaré : « Je suis moins croyant qu’à ma jeunesse. Je ne crois pas véritablement en Dieu, mais ma passion, c’est Marie. »
Établi dans un cercle d’amis composé de célébrités et de personnalités politiques, Jean-Michel Di Falco a été surnommé au fil du temps l’évêque des stars. Il a ainsi officié lors des obsèques de figures telles que l’homme d’affaires Jean-Luc Lagardère, l’ancien Président Valéry Giscard d’Estaing en décembre 2020, le chanteur Charles Trenet, le cinéaste Maurice Pialat, ainsi que des acteurs Jean-Claude Brialy et Mireille Darc, la compagne d’Alain Delon, et a célébré le mariage du chanteur Pascal Obispo en 2015.
« On m’a qualifié de mondain, ce qui est inexact », a affirmé en 2004 l’évêque dans le livre Je crois moi non plus, un dialogue approfondi avec Frédéric Beigbeder. Dans cet ouvrage, il rejette le titre d’« évêque des petits fours », qui aurait pu lui être attribué à cause de cette « chaîne d’amitié nouée au fil des ans dans les milieux des médias, du cinéma et du spectacle, mais aussi en politique ».
Des accusations d’agression sexuelle sur mineur
L’évêque émérite fait face à des accusations de viols et d’agressions sexuelles sur mineurs remontant aux années 1970, provoquant un long feuilleton judiciaire qui dure depuis 2001, alors que l’Église est déjà confrontée à plusieurs affaires d’abus sexuels.
Un homme, maintenant âgé de soixante ans, accuse l’ancien prêtre du diocèse de Paris d’avoir pratiqué des viols et des agressions sexuelles entre 1972 et 1975, une période pendant laquelle l’écclésiastique était responsable du collège privé parisien Saint-Thomas-d’Aquin. L’ancien prêtre a systématiquement nié ces accusations, qui ont été classées sans suite en 2002 pour raisons de prescription pénale, mais le plaignant a décidé de relancer l’affaire au civil, une procédure qui est toujours en cours.