Les formations politiques de gauche sont appelées à se rassembler mardi après-midi afin d’élaborer leur réaction face à la décision du président de la République, comme l’a indiqué Fabien Roussel. De son côté, La France insoumise a d’ores et déjà lancé un appel à la mobilisation pour le 7 septembre.
« Tendances illibérales », « négation de la démocratie », « scandale »… Suite au refus d’Emmanuel Macron de former un gouvernement provenant du Nouveau Front populaire (NFP), alléguant la « stabilité institutionnelle », les membres de l’alliance de gauche se sont vivement opposés à ce qu’ils qualifient de « coup de force antidémocratique inacceptable », ce lundi 26 août.
Alors que le chef de l’État prévoit de tenir de nouvelles réunions à l’Élysée dès mardi pour tenter de trouver une solution à cette crise politique, les représentants des partis de gauche cherchent à reprendre l’initiative. « Les organisations défendant la démocratie devraient réagir ensemble », a plaidé Jean-Luc Mélenchon sur X. 42mag.fr présente un aperçu des réactions et activités des membres du NFP.
Refus de continuer les discussions avec Emmanuel Macron
Dans un communiqué publié lundi soir, Emmanuel Macron a exprimé son refus d’un gouvernement NFP, appelant en revanche les socialistes, écologistes et communistes à envisager des « modalités de coopération avec d’autres forces politiques », tout en omettant La France insoumise. Néanmoins, dans l’après-midi, toutes les composantes de l’alliance de gauche avaient déjà signifié leur volonté de ne pas poursuivre les discussions à l’Élysée, celles-ci se poursuivant mardi, à condition que le scénario envisagé soit celui d’une nomination de Lucie Castets.
« Je refuse de devenir complice d’une mascarade démocratique », a affirmé Olivier Faure sur France 2 mardi matin. « On demande aux socialistes de devenir des alliés d’une macronie en déclin. Pour moi, la réponse est claire : c’est non », a-t-il ajouté, soulignant que « tout ce que nous avions à lui dire, nous l’avons déjà fait ». Marine Tondelier, la dirigeante des écologistes, a également partagé son avis, affirmant : « Nous ne voulons pas continuer ce spectacle ».
Les forces de gauche estiment que le président de la République doit « nommer Lucie Castets au poste de Premier ministre », et déplorent que celui-ci « continue à tergiverser » quant à sa décision.
Un appel à une « large mobilisation populaire »
Enfin, pour dénoncer ce qu’ils estiment être un « coup de force », la France insoumise appelle à une mobilisation le 7 septembre. LFI s’associe à un appel des syndicats Union étudiante et Union syndicale lycéenne.
Même si les autres partis du NFP n’ont pas encore lancé le même appel à manifester le 7 septembre, plusieurs figures de cette alliance de gauche ont exprimé leur soutien à l’idée de contester le choix d’Emmanuel Macron lors des rassemblements. Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, avait déjà évoqué « une grande mobilisation populaire » dans la soirée de lundi. Sur France Inter, mardi, Lucie Castets, laCandidate retenue par le NFP pour le poste de Première ministre, a également exhorté « les citoyens à se rassembler ». Elle a évoqué notamment « les mobilisations au sein des associations et des collectifs ».
« Les porte-paroles de gauche se réuniront ce mardi après-midi » pour « appeler à des actions de rassemblement », a déclaré Fabien Roussel ce matin sur France Bleu Nord. « S’il y a des manifestations, je m’y joindrai », a aussi promis Olivier Faure. « Cependant, je ne dis pas qu’il faille semer le chaos », a averti le socialiste. « Je ne souhaite pas le désordre. Je soutiens que le désordre, c’est précisément ce que le président est en train d’installer. »
La menace d’une destitution d’Emmanuel Macron de nouveau évoquée par LFI
Les Insoumis ont également réitéré leur intention d’entamer une procédure de destitution contre le président, déjà mentionnée mi-août par Jean-Luc Mélenchon, Mathilde Panot et Manuel Bompard dans une tribune parue dans La Tribune Dimanche. Selon Manuel Bompard, coordinateur de LFI, Emmanuel Macron « ne reconnaît pas le résultat du suffrage universel qui a mis le Nouveau Front Populaire en tête des votes » et « refuse de nommer Lucie Castets comme Première ministre ». « Dans ces circonstances, une motion de destitution sera soumise par les députés insoumis au bureau de l’Assemblée nationale conformément à l’article 68 de la Constitution. »
Cependant, cette proposition ne reçoit pas le soutien unanime des autres partis de gauche membres du NFP, en particulier au sein du PS. « Je demeure assez sceptique, a admis Olivier Faure. Pour une raison assez simple : une motion de destitution nécessite deux tiers [des votes] à l’Assemblée nationale et deux tiers [des votes] au Sénat pour être adoptée », a expliqué le premier secrétaire du PS. « Si cela se limite à simplement déposer une motion qui sera alors rejetée, que pourrions-nous en tirer ? »